Face à la recrudescence de la commercialisation illégale de produits alimentaires importés, souvent dans ce qu’on appelle les « cabas », le ministère du Commerce sonne l’alarme et déploie de nouvelles mesures de contrôle pour protéger le consommateur et préserver l’économie nationale.
Ainsi, le ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national passe à l’offensive.
Le ministère passe à l’offensive
En effet et lors d’une réunion de coordination tenue hier, Tayeb Zitouni, premier responsable du secteur, a ordonné un durcissement des contrôles visant les produits alimentaires importés illégalement, un fléau qui prend de l’ampleur dans les circuits commerciaux informels.
« Ces produits, souvent introduits en dehors des canaux réglementaires, constituent un danger non seulement pour la santé publique mais aussi pour l’économie du pays », a martelé le ministre devant les cadres centraux de son département. Il a évoqué des saisies récentes de denrées périmées ou dont les dates de péremption avaient été falsifiées. Une fraude d’autant plus inquiétante qu’elle touche des produits très prisés par les consommateurs, comme les confiseries, les biscuits ou les fruits exotiques.
La « cabas connexion » : un trafic juteux!
Ce commerce parallèle tire notamment profit de la restriction sur l’importation de certains produits fabriqués localement. Des importateurs informels, opérant à partir de pays comme la Turquie, les Émirats arabes unis ou encore l’Espagne, utilisent des circuits de contrebande pour acheminer des marchandises dans des conditions sanitaires douteuses. Le transport se fait souvent dans des cabas, sans chaîne de froid ni contrôle aux frontières. Résultat : des produits altérés qui finissent sur les étals ou directement dans les foyers.
Malgré les saisies régulières opérées par les services des douanes dans les ports et aéroports, ce commerce illicite ne cesse de se développer, échappant à tout cadre fiscal ou sanitaire. « Il ne s’agit que de la partie émergée de l’iceberg de l’économie informelle », alerte Tayeb Zitouni, tout en appelant les services concernés à « redoubler de vigilance ».
Modernisation des outils de contrôle
Dans une optique de modernisation et d’efficacité contre le trafic de » cabas », le ministre a également instruit le renforcement du contrôle numérique. Des applications électroniques permettront désormais aux citoyens de signaler toute infraction ou anomalie commerciale observée sur le terrain. Une approche participative destinée à instaurer un « contrôle intelligent et intégré ».
Mais la lutte ne s’arrête pas aux denrées alimentaires. Le ministère entend élargir le champ d’action de ses services de contrôle à d’autres secteurs sensibles, notamment les activités médicales et paramédicales exercées par des personnes non qualifiées, ainsi que les salons de coiffure et de soins esthétiques. L’objectif : encadrer juridiquement ces pratiques en coordination avec les ministères compétents.
Un combat pour la transparence et la sécurité
À travers ces mesures, le gouvernement affiche une volonté claire : rétablir l’ordre dans les circuits de distribution, protéger le consommateur algérien et freiner l’hémorragie économique causée par le commerce informel. Une tâche titanesque, certes, mais nécessaire pour bâtir une économie plus transparente, équitable et sécurisée.