Par Mounia Hammoud
Les risques d’intoxications alimentaires persistent tout au long de l’année, mais leur prévalence augmente de manière significative durant la période estivale.
Ces risques sont principalement imputables à la chaleur, laquelle favorise le développement des agents pathogènes, ainsi qu’à la consommation d’aliments non contrôlés et au repas collectifs pris lors d’événements festifs tels que les mariages et autres célébrations. Les intoxications alimentaires peuvent avoir des conséquences graves, allant jusqu’à entraîner la mort dans les cas les plus sévères.
Plus de 1600 cas en deux mois
Ainsi et lors des travaux de la journée de sensibilisation sur les intoxications alimentaires, tenue aujourd’hui, mardi 13 août, dans l’amphithéâtre « Pierre Chouly » au siège du ministère, le ministre de la santé, Professeur Abdelhak Saihi, a révélé des chiffres alarmants.
En effet, au cours des deux derniers mois, soit depuis le début de la saison estivale, 1 614 cas d’intoxications alimentaires ont été enregistrés, avec malheureusement deux décès, soulignant ainsi la gravité de cette menace pour la santé publique. Parmi ces cas, plus de 853 ont été recensés dans les espaces commerciaux, tandis que 717 ont été dénombrés lors d’événements privés tels que des mariages, des banquets et autres rassemblements, représentant ainsi 47% des cas.
La rupture de la «chaîne de froid» mise en cause
Le ministre de la santé a également souligné que la principale cause de l’augmentation des intoxications alimentaires durant cette période est le non-respect des conditions de conservation et de distribution des produits alimentaires. Il a pointé du doigt l’absence de chaîne du froid et des moyens nécessaires pour préserver la qualité des aliments, des facteurs qui contribuent largement à cette situation alarmante.
Malgré les directives claires émises par le ministère en mai dernier sur les mesures préventives à adopter pour éviter les maladies estivales, notamment les intoxications alimentaires, ainsi que les campagnes d’inspection menées par le ministère de l’Intérieur et le ministère du commerce, le pays continue d’enregistrer des chiffres inquiétants a-t-il precisé.
Il a également rappelé que les intoxications alimentaires ne sont pas seulement une menace pour la santé des personnes concernées, mais qu’elles entraînent également des coûts supplémentaires pour le budget de l’État, en raison de la prise en charge médicale urgente qu’elles requièrent. Le ministre a insisté sur le fait que ces coûts pourraient être évités par des comportements plus responsables et des actions simples.
Des précautions rudimentaires à adopter
En ces périodes de grande chaleur, les œufs et les produits dérivés, qui constituent un tiers des causes d’intoxications, les volailles, et tout particulièrement le poulet, fréquemment porteur de bactéries comme les salmonelles, ainsi que les aliments consommés crus ou peu cuits, tels que les poissons et la viande, sont les aliments à risque par excellence.
En somme, les intoxications alimentaires représentent un enjeu majeur pour la santé publique, surtout durant la période estivale. La chaleur, les pratiques de conservation insuffisantes et la consommation d’aliments non régulés augmentent considérablement les risques. Pour protéger la santé de chacun et éviter des conséquences graves, il est crucial d’adopter des pratiques de sécurité alimentaire rigoureuses.
La coopération entre les autorités, les commerçants et les consommateurs est essentielle pour maintenir des normes élevées d’hygiène et garantir des repas sûrs. En restant vigilants et en respectant les recommandations sanitaires, nous pouvons contribuer à prévenir les intoxications alimentaires et assurer un été sain et sans incidents.
M.H