Reportage réalisé par Saliha Ait- Said
Samedi 7 octobre 2023, 5h53 GMT, l’hémisphère nord de la planète se réveille sous les notifications des dépêches de presse : Les Brigades d’Al-Aqsa, les valeureux combattants palestiniens, déclenchent l’opération « Déluge d’El-Aqsa ».
Et effectivement, l’opération porte bien son nom! Les cieux des territoires palestiniens occupées, déversent un déluge de roquettes : 5000 selon la résistance palestinienne.
Le « 1er Novembre » Palestinien
Mieux et signe que cette matinée du 7 octobre allait marquer un véritable tournant dans la stratégie de lutte contre l’occupation sioniste, la résistance palestinienne a étonné le monde par le « modus operandi » soigneusement mis en place : des attaques terrestres, aériennes et maritimes, le tout renforcé par l’effet de surprise.
Dans l’histoire contemporaine, la similitude avec la glorieuse guerre de libération algérienne est frappante.
En effet, après des années de guérilla éparse, une fameuse nuit du 1er Novembre 1954, des attaques coordonnées et « multimodales », ont mis KO debout le colonisateur français et tout le monde connaît la suite…
Et si ce samedi 7 octobre 2023 était le « 1er Novembre » de la Palestine? Tout comme la Révolution algérienne, celle de la Palestine, est née dans la douleur et le deuil.
Massacre à huis clos !
Au lendemain du début ce qui s’assimile aux prémices d’une Révolution, la bande de Gaza fait face à une offensive des plus inhumaines de l’armée de l’occupation.
En effet, lundi 9 octobre , les raids de l’occupant sioniste se poursuivent sur la bande de Gaza sous blocus depuis 2007. Pire, le ministre de la Défense sioniste, Yoav Gallant, a annoncé qu’un « siège complet » de la bande de Gaza était désormais imposé. « Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz », a fait savoir ce « boucher » israélien.
Saâd Eddine Zeyada et Mahmoud, deux gazaouis, nous livrent à travers ces témoignages, leur calvaire, attentes et espoirs que la « prophétie » d’une Palestine libérée s’accomplisse enfin.
Saâd Eddine Zeyada, médecin dans un hôpital de Gaza témoigne « toute la nuit nous avons reçus des blessés, et les ambulances ne cessent d’affluer encore. Les prochains jours risque d’être particulièrement difficiles pour les palestiniens des territoires occupés, les soldats de l’entité sionistes n’ont jamais épargnés notre peuple ».
Cet urgentiste, ajoutera d’une voix fébrile « La situation à Gaza et véritablement catastrophique ! des maisons sont directement ciblées, des citoyens, hommes femmes enfants, sont pris pour cibles et exécutés », alors qu’il témoignait de l’enfer des palestiniens, notamment les Gazaouis, la communication s’est subitement coupée.
Plusieurs tentatives plus tard et une certaine crainte pour l’intégrité physique de notre interlocuteur, nous avons pu le joindre. « Les télécommunications ont été coupées. Internet subit des restrictions. Ces sionistes veulent nous exterminer ! », un cri de détresse qu’on pourrait multiplier par plus de deux millions, le nombre des gazaouis pris au piège.
Une « épuration ethnique » est en cours
Avant d’ajouter « Au moment même où je vous parle, les deux millions habitants de Gaza sont terrorisés, les maisons sont sans eau, sans électricité, pis, les femmes et les enfants sont les cibles de l’entité sioniste. La plupart des morts depuis samedi sont des femmes et des enfants ».
Si pour l’opinion occidentale, qui a très vite exprimé sa solidarité avec l’Israël, cette violente riposte est « légitime », de son côté le docteur Zayada ne voit dans cette énième attaque que de le désire d’une épuration ethnique entamé depuis 1948. « Nous vivons sous blocus depuis plus 15 ans, et ce dans l’indifférence général, notre quotidien est rythmé par les attaques de l’entité sioniste , les femmes et les enfants ne sont pas épargnés , et aujourd’hui l’occident se complet dans la solidarité sélective », a-t-il vociféré.
Les » normalisateurs » maudits à jamais
La même amertume anime Mahmoud, dont le neveu de 17 ans est tombé en martyr dans la nuit de samedi à dimanche.
« Les palestinien sont abandonnés par le monde entier, les pays arabes se bousculent à la normalisation», a-t-il dénoncé, non sans un certain dépit. Vivre à Gaza, c’est vivre dans un état de guerre continu, affirment nos interlocuteurs.
Une psychose que le Dr Zeyada exprime également « nous vivons sous blocus, cela signifie que notre quotidien rime avec pénurie de denrées essentielles, et face à tous les blessés qui arrivent à l’hôpital. On n’est pas en mesure de faire correctement notre travail, mais on puise notre force de notre foi en notre cause».
» Priez pour nous! »
Ce docteur, dont le sort de sa propre famille lui est inconnu, continu envers et malgré tout d’effectuer son travail ou plutôt son devoir : tenter de sauver des vies.
« Ils détruisent des maisons de familles qui dorment paisiblement au milieu de la nuit sans pitié. J’ai vu des personnes déchiquetées, pratiquement en en lambeau .J’ai personnellement été à l’hôpital de Al Awda hier, j’ai reçu 50 blessés de trois maisons , victimes des attaques de l’occupation sioniste ».
Avant que la communication ne se coupe de nouveau, car les bombardements aveugles de l’armée sioniste s’intensifiaient à la tombée de la nuit, le Dr Zeyada a tenu à faire passer ce message « Tout ce que je peux vous demander désormais, c’est de prier pour vos frères en Palestine. Gaza est endeuillée, ses fils appellent et aspirent à la prière de tout citoyens musulman et arabe, car je vous le dis, ils veulent nous exterminer ».
Devant un tel message, lequel se passe de tout commentaire, une seule question se pose et s’impose : Où sont les États arabes et la Communauté internationale ?
S.A.S