Outre sa lubie de bâtir une « Riviera » ayant pour « fondations » des dizaines de milliers de cadavres ghazaouis, Donald Trump, a des visées plus stratégiques et lucratives sur Ghaza.
Ainsi, au large du minuscule territoire, est enfoui un immense gisements gazier, peu médiatisé et exploité à minima. Découverts en 1999, trois gisements gaziers offshore pourraient faire de la bande de Ghaza et de la Palestine, un État gazier non-négligeable.
Ça sent le gaz à Ghaza!
En effet et selon plusieurs rapports énergétiques internationaux, les champs gaziers de Ghaza Marine I et II, révélés en 1999, recèlent des réserves estimées à 40 milliards de m3 et une capacité annuelle de production de près 2 milliard de m3 sur une période de 12 ans. Le champ est situé à 36 kilomètres à l’ouest de Gaza et a été développé d’abord par British Gas en 2000, puis par Royal Dutch Shell qui l’a quitté aussi en 2018. Le montant des investissements pour le développer avant exploitation est d’environ 1,5 milliard de dollars.
Le bassin est partagé entre Israël, le Liban et la bande de Ghaza. Les revenus de la quote-part de l’exploitation et de l’exportation de l’enclave palestinienne sont estimés à 3 milliards de dollars annuel. Et si l’objectif de Donald Trump est en vérité de faire main basse sur les ressources naturelles de Ghaza? C’est une question purement rhétorique, puisque où «ça sent» le gaz et le pétrole, le pays de l’Oncle Sam est aux avant-postes. Ce qui est largement suffisant pour expliquer les revirements de Donald Trump et l’option pour une présence militaire américaine à Ghaza.
Un « plan » qui ne fâche personne
Par ailleurs et toujours dans l’optique de faire «main basse» sur Ghaza et ses diverses ressources, le Conseil de sécurité de l’ONU vient d’adopter le «plan» du président Trump pour Ghaza. Le vote a suscité l’adhésion de la majorité des membres, à l’exception de la Russie et de la Chine, non pas qu’il soit la solution idéale à même de satisfaire aux conditions des deux parties, palestiniens et israéliens, mais parce que ce texte représente l’unique initiative acceptable, la proposition arabe étant rejetée.
Le document du président américain, endossé cette semaine par le Conseil de sécurité de l’Onu, prévoit le cessez-le-feu à Ghaza, le déploiement d’une force internationale, pour éviter la reprise de la guerre, le désarmement de Hamas, la sécurisation de la frontière avec Israel ; un prélude à la mise en place du comité de gestion de la transition, ces deux organismes étant mis sous la coupe du président Donald Trump.
Cette volonté affichée par le président américain de mettre fin à l’opération israélienne qui a provoqué un génocide contre les ghazaouis, d’instaurer la paix a été démentie par des révélations faites par deux médias qui ont publié les plans « cachés » des véritables projets de Donald Trump pour l’enclave.
Une base militaire US à Ghaza
Il est ainsi question de l’installation d’une base militaire américaine à la limite de la frontière entre Ghaza et Israel. Une information corroborée, selon le quotidien israélien, Yadiot Aharanot, qui a révélé, la semaine dernière le projet américain précisant que le gouvernement israélien est au courant et qu’une équipe d’ingénierie prospecte sur place le terrain où sera érigée la base.
Autrement dit, les Etats unis vont s’installer militairement dans la bande de Ghaza. Une présence militaire qui tranche nettement avec les objectifs énoncés dans la résolution américaine adoptée par le conseil de sécurité avant-hier.
Revoilà la « Green Zone »
De son coté, le journal britannique The Guardian a révélé, quelques jours après la publication israélienne, que « les États-Unis prévoient d’établir à Gaza une zone verte sécurisée par des troupes internationales et israéliennes ». Donald Trump aurait pris l’exemple de l’expérience de la zone verte établie en Irak.
Avec cette nuance, cependant, a relevé la publication, il y aurait aussi une « zone rouge, destinée à être laissée en ruines où seraient déplacés, la quasi-totalité des Palestiniens ». Et le Guardian de soulever des doutes quant aux visées de l’administration américaine sur l’enclave. « Les plans militaires américains soulèvent de nombreuses questions quant à l’engagement de Washington à transformer le cessez-le-feu, annoncé le mois dernier, en un règlement politique durable avec un contrôle palestinien sur Gaza, comme l’avait promis Donald Trump », a relevé The Guardian.
Une « smart » recolonisation
Il n’est plus question de reconstruction de Ghaza, pas même de projet de Riviera vaguement annoncé par le président Trump, mais d’une recolonisation sous une forme « smart » où les soldats israéliens seront remplacés par une force armée occidentale et la gestion administratif de l’enclave par un comité de transition ; les deux instances placées sous la coupe du président Trump.
Il s’agit d’une mise sous tutelle de la bande de Ghaza dont l’administration, un moment affirmée associer l’autorité palestinienne, mais tout porte à croire que Mahmoud Abbas qui s’est démené ces dernières semaines à convaincre l’administration Trump de la nécessité de l’associer à la gestion administration de l’enclave semble avoir échoué. Il y’a encore la sollicitation du président français Emmanuel Macron, qu’il a rencontré, il y a trois jours à Paris, pour essayer d’influer sur les décisions du président Trump. Mais en vain. Donald Trump veut s’accaparer de la bande de Ghaza et ses richesses et rien ni personne ne peut lui refuser ce « droit » qui s’est lui-même arrogé.
