Par Mounia Hammoud
Les enfants atteints de malformations congénitales complexes en Algérie et leurs familles voient aujourd’hui une lueur d’espoir, grâce à un programme innovant lancé par l’Établissement Hospitalier Universitaire (EHU) du 1er novembre d’Oran.
Ainsi et pour la première fois, ce programme de chirurgie pédiatrique spécialisé permet aux jeunes patients de bénéficier d’interventions de pointe sans avoir à quitter leur pays. Cette initiative ambitieuse marque un tournant dans le secteur médical algérien, renforçant l’expertise locale et l’accès aux soins pour les enfants en besoin de chirurgie reconstructrice.
Quatre interventions au programme
En effet l’Établissement Hospitalier Universitaire (EHU) du 1er novembre d’Oran a lancé ce mois un programme de chirurgie pédiatrique révolutionnaire, destiné aux enfants atteints de malformations congénitales complexes.
Pour ce mois de novembre, quatre enfants de différentes wilayas, notamment Sidi Bel Abbès, Batna, El Bayadh et Adrar, bénéficieront d’interventions chirurgicales. Âgés de deux mois à douze ans, ces jeunes patients souffrent de malformations rares, telles que l’absence totale de nez, une oreille positionnée anormalement, ou encore une double mâchoire inférieure.
Dirigé par le professeur Haïrèche Karim, chef du service de chirurgie maxillo-faciale et reconstructrice, le programme a pour mission d’alléger le fardeau financier et logistique des familles, souvent contraintes de chercher des soins à l’étranger. Les interventions requièrent des techniques avancées et une collaboration étroite entre les équipes de chirurgie et d’anesthésie-réanimation pédiatrique de l’EHU.
Un nourrisson pris en charge
Par exemple, l’un des premiers cas ayant bénéficié de ces interventions, un nourrisson de deux mois, né sans nez et avec une oreille mal positionnée, a été minutieusement préparé pour une chirurgie visant à ouvrir ses voies respiratoires et à insérer un tube temporaire.
Cette intervention, représente le début d’un parcours de soins qui inclura une reconstruction tissulaire dans quelques mois, puis une greffe osseuse à l’âge de cinq ans. Ce projet ambitieux représente également, une avancée significative pour les familles algériennes, en offrant des solutions de soin de pointe au niveau local, tout en limitant la dépendance aux traitements à l’étranger.
Un partenariat fructueux
Ce projet de soins, est né d’une convention signée en mai dernier entre l’EHU et l’Hôpital de Tours en France. Dans ce cadre, des équipes médicales algériennes se sont rendues en France pour se former aux techniques de pointe en chirurgie réparatrice. Cette collaboration a permis aux chirurgiens algériens d’acquérir des compétences modernes adaptées aux malformations congénitales les plus complexes, renforçant ainsi les capacités locales et l’indépendance du pays en matière de soins spécialisés.
Le professeur Haïrèche souligne que ces premières opérations marquent le début d’un programme pérenne de chirurgie pédiatrique, avec l’objectif d’établir, dès 2025, un calendrier régulier pour d’autres enfants souffrant de pathologies similaires. En parallèle, l’EHU prévoit d’acquérir des équipements médicaux de haute technologie afin de soutenir ce programme et de répondre aux besoins croissants de la population.
Un congrès international en décembre
Pour encourager l’échange de connaissances, l’EHU organisera en décembre un congrès international dédié à la chirurgie maxillo-faciale, réunissant des experts du monde entier. Ce colloque offrira aux chirurgiens algériens l’opportunité de se perfectionner et de découvrir les dernières innovations en matière de traitement des malformations congénitales.
En complément, une équipe de l’EHU retournera à l’Hôpital de Tours pour un stage intensif d’un mois, renforçant ainsi la dynamique de formation continue. Grâce à ce programme innovant, l’EHU d’Oran se positionne comme un centre de référence en Algérie pour la chirurgie réparatrice pédiatrique. En répondant aux besoins urgents des familles, cette initiative ouvre de nouvelles perspectives aux enfants algériens, qui peuvent désormais recevoir des soins adaptés dans leur propre pays.
M.H
