Marché de gros d’Aïn Bessam(Bouira): Chronique d’un projet «ressuscité»

Par Ramdane Bourahla

Le projet d’un marché de gros d’«envergure régionale» à Aïn Bessam, au sud ouest de la wilaya de Bouira, vient de voir le jour.

Quatorze ans après son lancement et une multitude de scandales liés à des malfaçons dans son édification et autres réévaluations de l’enveloppe budgétaire allouée, cet espace commercial a été inauguré ce mardi 3 septembre 2024, par le wali de Bouira, M.Abdelkrim Laamouri, en compagnie de la directrice régionale au niveau du ministère du Commerce, Mme Samia Ababsa.

Un « carrefour régional »

Ainsi, s’étalant sur une surface de plus de 12 300 m2, doté d’une cinquantaine de box et dont la gestion a été confiée à l’entreprise de réalisation et de gestion des marchés de gros « Magros », a pour vocation, selon Mme Ababsa de faire de la wilaya de Bouira, un « pôle » et « carrefour » pour les échanges commerciaux. « De par sa position géographique stratégique et sa vocation agricole indéniable, il était temps de doter cette wilaya d’une telle structure », a-t-elle soutenu.

Mieux et toujours la même intervenante, ce marché de gros aura à terme, de « soutenir » et même « rivaliser » avec les marchés de gros de Boufarik, Eucalyptus, Sétif, etc. « Nous sommes persuadés que le marché de gros à Aïn Bessam, sera dans un proche avenir, un carrefour incontournable dans les échanges commerciaux et une plaque tournante du commerce des fruits et légumes à l’échelle nationale », soulignera Mme Ababsa.

L’archétype de 20 ans de gabegie!

Il faut dire que ce projet, est le parfait exemple de la gabegie qui avait frappé le pays durant près de vingt ans. Pour rappel, en 2010, l’ancien wali de Bouira, Ali Bouguera et actuel wali de Tiaret, annonça en grande pompe que cette structure, dont le budget initial était de 70 millions de dinars, allait être de dimension régionale qu’elle devait concurrencer les marchés de gros de ceux de Sétif et des Eucalyptus. Ce même responsable, d’un ton excessivement rassurant s’était engagé à ce qu’il soit achevé en douze mois et pas un seul de plus. Bien évidemment, il n’en fût rien.

En 2013, soit trois ans après, l’entreprise et le BET choisis au départ, ont fait étalage de leur incapacité de mener ce chantier à son terme. Pis encore, les fonds nécessaires à la réalisation de ce marché ont été prélevés sur les PCD alloués.  Cet état de fait, revenait à dire que les différents élus qui se sont succédés à la tête de cette municipalité depuis le lancement de ce chantier, ont participé d’une manière directe ou indirecte à la dilapidation des deniers de l’Etat, puisque plus de la moitié du budget initial a été consommé, pour un taux de réalisation qui ne dépassait pas les 40%. 

Une année après, plus exactement en mars 2014, Magros avait pris tout le monde de court en lâchant publiquement une bombe « Magros, n’a jamais eu pour vocation du moins à l’échelle de Bouira de réaliser le moindre marché de gros. On a été sollicité par le chef de l’exécutif de Bouira pour donner notre avis sur le sujet, rien de plus». Depuis… Silence radio! Le projet a été littéralement abandonné.

En trois mois… tout était réglé!

Ce n’est que récemment, soit en juin dernier et lors d’une réunion de coordination avec les services du ministère du Commerce et la promotion des exportations que ce projet a été « déterré ».

En effet et selon nos informations, les services de la direction du Commerce de Bouira, avaient lors de cette réunion, proposé la relance de ce projet et confier sa gestion à l’entreprise « Magros », laquelle après étude de faisabilité, a confirmé sa relance. En à peine trois mois, un projet qui était en suspens depuis 2014, a été réalisé et livré. Cela confirme l’adage populaire « Quand on veut, on peut!»

R.B

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Follow by Email
WhatsApp
FbMessenger