Neurochirurgie:«L’Algérie n’a rien à envier aux pays développés»

Par Mounia Hammoud

Doté d’équipements médicaux de pointe et d’un personnel qualifié, le service de neurochirurgie de l’établissement hospitalo-universitaire du 1er Novembre 1954 à Oran a réalisé une avancée majeure dans le traitement des cancers du cerveau et du crâne. Toutefois, ce type de cancer représente toujours un immense défi pour les médecins.

C’est dans cette optique que l’EHU a organisé aujourd’hui, samedi 29 juin, le quatrième colloque international et le 37ème Congrès national de neurochirurgie, réunissant des experts de 22 pays afin d’échanger leurs connaissances et expériences dans ce domaine délicat et crucial.

Le Congrès, qui s’étale sur deux jours, aborde des thèmes variés tels que : « Tumeurs de la base du crâne, maladies vasculaires, endoscopie chirurgicale, neurochirurgie pédiatrique, intelligence artificielle et Parkinson, la chirurgie endoscopique et les urgences liées aux traumatismes crâniens ».

L’IA utilisée à hauteur de 90%

Le professeur Belabena Bachir, chef de service de neurochirurgie de l’EHU, a affirmé que l’intelligence artificielle (IA) est déjà appliquée dans son service à hauteur de 90 % . Cette technique a permis de diagnostiquer les symptômes rapidement et avec précision, améliorant considérablement la qualité des soins aux patients. « Des algorithmes développés par l’IA analysent les données fournies afin de diagnostiquer les patients atteints de la maladie de Parkinson et des cancers du cerveau et de déterminer le traitement approprié. Ces algorithmes facilitent le traitement et permettent un diagnostic précis et rapide, ce qui améliore l’efficacité des soins de santé prodigués », a précisé le Pr. Belabena.

Le professeur a noté que l’Algérie a atteint un niveau avancé “comparable à celui des pays développés”, en particulier dans le traitement du cancer du cerveau et des nerfs chez les enfants. Il a mis en avant le leadership de son service dans ce domaine, notamment grâce à l’unité de réanimation chirurgicale pédiatrique, qui offre des soins complets et assure la meilleure prise en charge des patients. Chaque jour, un à deux enfants subissent des interventions chirurgicales spécifiques pour le cancer.

Une technique révolutionnaire pour bientôt

En outre, plus de 300 opérations chirurgicales sont réalisées chaque année pour les adultes atteints de cancer, soulignant l’importance du service qui accueille des patients de toutes les régions du pays.

Le même service prévoit de commencer à réaliser des interventions chirurgicales pour les patients victimes d’accidents vasculaires cérébraux ischémiques en utilisant une technique chirurgicale moderne qui consiste à retirer la partie durcie de l’artère et à la refermer avec un patch synthétique ou veineux. «Cette technique représente une avancée significative pour améliorer les résultats des interventions chirurgicales », a souligné le spécialiste.

Le même intervenant, a souligné l’importance de ce congrès scientifique qui réunit des spécialistes de renommée mondiale pour discuter des derniers développements dans le domaine de la neurochirurgie et du traitement des maladies cérébrales. Il a souligné l’importance de ces conférences annuelles, où les traitements et les techniques utilisés en Algérie sont comparés à ceux des autres pays.

400 participants issus de 22 pays

De son côté, le directeur général de l’EHU Mr Bar Rabah a souligné que ce congrès s’inscrit dans le cadre d’un programme continu de formation et de développement des compétences médicales et sert de plateforme pour l’échange de connaissances et de savoir-faire, ainsi que pour renforcer la coopération internationale dans le domaine de la neurochirurgie et du traitement des maladies cérébrales. Cela contribue à améliorer les normes de soins de santé et à fournir les meilleurs services aux patients en Algérie. Il a affirmé que ce programme met un accent particulier sur l’amélioration des soins aux patients atteints de cancer.

Notons que cet événement médical important, qui se déroule sur deux jours consécutifs, a attiré plus de 400 participants, parmi lesquels des experts et des spécialistes de 22 pays, dont le Japon, la France, la Suisse, l’Italie, la Mauritanie, le Yémen, la Tunisie, le Maroc et d’autres encore. En outre, des médecins et des spécialistes des centres de soins et des institutions hospitalières de tout le pays ont également participé.

M.H.