Quand le Brésil réconcilie les Algériens avec le poulet…

Face à la montée constante des prix de la viande de volaille, l’État a récemment lancé une initiative prometteuse pour soulager le budget des familles : la commercialisation de poulet surgelé importé du Brésil.

Reportage réalisé par Mounia Hammoud

Depuis sa mise sur le marché local il y a trois semaines, ce produit a su captiver l’attention des consommateurs grâce à son prix attractif de 295 dinars algériens le kilogramme, contrastant fortement avec le poulet local dont le prix dépasse les 570 dinars. Cette initiative vise à offrir une alternative économique tout en maintenant des standards de qualité.

Alors que la demande pour ce poulet augmente, les autorités mettent en place des mesures pour assurer une distribution équitable, affirmant ainsi leur engagement à soutenir le pouvoir d’achat des citoyens et à garantir leur accès à des produits alimentaires essentiels.

Rapport qualité-prix: Il n’y a pas photo!

À Oran, ce poulet a rapidement trouvé preneur, attirant une large gamme de consommateurs. Ce succès est attribuable à plusieurs facteurs : la qualité du produit, sa disponibilité et surtout son prix compétitif, dans un contexte de hausse des prix des denrées alimentaires.

La direction du Commerce d’Oran veille au grain !

Lors de notre visite aux points de vente de l’Office Régional des Viandes de l’Ouest et quelques supérettes qui proposent cette viande, nous avons constaté un grand afflux de citoyens, qui ont exprimé leur satisfaction quant à cette initiative. Ahmed, employé de bureau, a exprimé son enthousiasme : « C’est une excellente initiative pour soutenir le pouvoir d’achat. Je préfère acheter ce poulet importé car il offre une bonne qualité à un prix inférieur. Je l’ai utilisé dans plusieurs plats et le goût est vraiment satisfaisant. ». De son côté, Amina, femme au foyer, souligne que la viande est propre, de bonne qualité et à un tarif abordable par rapport au poulet local, dont le prix atteint désormais 570 dinars le kilo.

Trois pour le prix d’un…Qui dit mieux ?

Un autre consommateur, Monsieur Karim, ajoute : « J’ai déjà acheté ce poulet importé à deux reprises, et je le trouve vraiment bon. » Un sexagénaire que nous avons rencontré a précisé qu’il prévoit d’acheter ce poulet pour le repas du mariage de sa fille prévu début septembre, notant qu’avec le prix d’un poulet local à 1.200  voire 1.500 dinars, on peut en acheter trois du Brésil. Pour sa part, Nora, enseignante, dit : « Je suis très contente d’avoir accès à ce poulet importé. Avec les prix élevés des produits alimentaires, il est difficile de trouver des options à la fois abordables et de bonne qualité. Ce poulet est non seulement raisonnable, mais aussi délicieux. Mes enfants l’adorent. Cette initiative est vraiment bénéfique. »

L’ensemble des opérateurs impliqués

Pour répondre à la demande, l’ORVO a mis en place trois points de vente dans la wilaya d’Oran : Hai El Khaldia (anciennement Delmonte), USTO et Gambetta. Des points de vente mobiles seront aussi déployés cette semaine à travers quelques quartiers. Cette régulation vise à offrir aux ménages une alternative économique tout en garantissant une viande de qualité. Le directeur général de l’ORVO M.Belaoun Mohamed, a précisé qu’environ une tonne de poulet est commercialisée quotidiennement à travers les trois points de vente de la wilaya d’Oran. La même quantité est distribuée quotidiennement dans chaque wilaya relevant de l’ORVO pour garantir une disponibilité constante et répondre à la demande croissante.

Les boucheries visitées affichaient une grande disponibilité

Les autorités ont également encouragé les commerçants à participer activement à cette initiative en respectant les prix fixés et en contribuant à la distribution équitable du produit. Les grandes surfaces, telles que les hypermarchés et les supérettes, ont joué un rôle crucial en rendant le produit disponible à un prix compétitif et en garantissant une bonne visibilité. Les petites boucheries ont également su s’adapter rapidement, offrant ainsi aux consommateurs une alternative pratique.

Un engouement sans précédent!

Un responsable de supermarché au quartier Yaghmoracen déclare : « Nous avons ajouté ce poulet importé à notre sélection en raison de ses qualités remarquables et de son prix compétitif. Les clients ont immédiatement constaté la différence, ce qui a entraîné une hausse significative des ventes. Les retours ont été très positifs, démontrant que cette initiative répond réellement aux besoins des consommateurs. »

De son côté, un propriétaire de boucherie dans le quartier Maraval précise : « Ce poulet importé connaît un grand succès, principalement en raison de son excellent rapport qualité-prix. Les clients sont ravis de la qualité et du prix abordable, un avantage appréciable dans le contexte actuel».

Quand la «Mafia du poulet» instrumentalise la religion…

Parallèlement à l’engouement pour ce produit, et aux mesures prises par l’État pour réguler le marché de la viande blanche et soutenir le pouvoir d’achat en important du poulet surgelé du Brésil, un débat s’est intensifié concernant la conformité de ce produit aux normes halal. De nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer le fait que ce poulet pourrait ne pas avoir été abattu conformément aux rites islamiques, suscitant ainsi l’inquiétude.

Certains acteurs, animés par l’intention de dissuader les consommateurs, ont sciemment alimenté ces doutes en affirmant que la viande n’est pas halal, avec pour objectif de dissuader les acheteurs de se tourner vers ce produit, ce qui a créé une certaine méfiance parmi certains consommateurs.

La « riposte » des autorités ne s’est pas fait attendre!

Face à cette situation, des vidéos ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux, montrant les abattoirs brésiliens où les poulets sont égorgés selon les prescriptions religieuses islamiques. Ces vidéos mettent en scène des personnes veillant strictement à ce que les abattages soient réalisés dans le respect des rites, afin de prouver que le produit importé répond bien aux exigences halal. Ces initiatives visent à rassurer les consommateurs et à contrer les tentatives de désinformation qui cherchent à semer le doute et à dissuader les consommateurs d’acheter ce poulet.

De son côté, la direction du commerce d’Oran a mis en place un suivi rigoureux des points de vente et des stocks pour éviter les pénuries et assurer une distribution équitable. Les opérations de contrôle menées par l’Inspection Régionale du Commerce d’Oran jouent un rôle central dans cette initiative, garantissant que le poulet est vendu au prix fixé et atteint les consommateurs finaux sans détournement, surtout que certains disent que le poulet importé est détourné par les gérants de restaurants et de rôtisseries avant d’être cuit et vendu à prix fort.

En somme, l’initiative de commercialisation du poulet importé du Brésil s’avère être une réponse efficace aux besoins alimentaires des citoyens. En assurant une disponibilité constante de produits de qualité à des prix compétitifs, l’État montre son engagement envers le pouvoir d’achat et le bien-être économique des familles.

M. H.

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