Le Professeur Noureddine Yassaa, récemment élu vice-président du Groupe de travail III sur l’atténuation au sein du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), préconise pour l’Algérie d’opérer une transition énergétique « efficace et durable », tout en « maitrisant » sa consommation, a-t-il indiqué aujourd’hui, lundi 31 juillet sur les ondes de la Chaine 3.
L’indispensable transition
En effet, cet expert de renom, n’a pas hésité à dresser un tableau peu élogieux, mais véridique sur la situation énergétique en Algérie. « L’Algérie fait face à une double vulnérabilité : climatique et économique », a-t-il fait savoir.
Ainsi et pour étayer son constat, le Pr Yassaa, soulignera qu’actuellement l’Algérie ne maitrise pas encore ses dépenses énergétiques, notamment avec ses exportations des énergies fossiles « Cette forme d’énergie étant responsable des émissions de gaz à effet de serre, l’Algérie est appelée à opérer une transition progressive, inclusive et équitable », a-t-il expliqué.
S’agissant de la seconde vulnérabilité, l’expert du GIEC dira qu’elle est d’ordre purement climatique. « Nous constatons avec regret que les changements climatiques sont irrémédiables. L’Algérie à l’instar des autres pays les subissent de plein fouet », fera-t-il remarquer.
Tous les voyants sont au rouge
Sur un registre plus global, l’expert du GIEC s’alarme sur la « progression » du réchauffement climatique à travers le globe, tout en indiquant que le groupe de travail qu’il préside, déjà dressé six prévisions toutes qui ne prêtent guère à l’optimisme.
« La dernière dresse un constat alarmant sur le réchauffement planétaire, et fait état d’une hausse de 1,2 C° alors que les projections pour 2030 tablent sur une hausse de la température qui atteindrait 1,5 C° », notera le Pr Yassaa.
Et d’ajouter « la problématique du climat est à l’agenda des plus hautes autorités internationales et est présente dans toutes les politiques nationales ».
Selon l’invité de la radio Chaine 3, le GIEC ne se contente pas d’établir un état des lieux, il propose également des mesures d’adaptation aux Etats, afin de les accompagner, avec des données scientifiques, pour freiner les émissions de gaz à effet de serre et aider les pays à développer leurs capacités de résilience face aux changements climatiques.
Concernant les émissions planétaires de gaz à effets de serre, cet expert international, dira que 45% d’entre elles sont générés par 10% de la population mondiale avec les revenus les plus élevés.
« Or, nous sommes face à une injustice climatique car ce sont les pays en voie de développement, qui ne sont pas responsable du réchauffement climatique, qui en subissent les effets néfastes de plein fouet ».
R.B