L’Algérie, la Russie et la Chine, ont voté contre le projet de résolution américaine, visant à instaurer un cessez-le-feu « conditionné » dans les territoires occupés et plus particulièrement à Ghaza, indique ce vendredi 22 mars, communiqué de l’Organisation des nations unies (ONU).
En effet, l’une des raisons ayant poussé les trois pays, dont deux jouissant du droit de véto, à savoir la Russie et la Chine, à rejetter le texte américain, réside dans le fait que ce dernier n’appelait pas à un cessez-le-feu immédiat et durable, mais affirmait plutôt que ce cessez-le-feu était « impératif », autrement dit, conditionné par des calculs politiques à l’avantage d’Israël.
L’Algérie dénonce un « leurre » américain
Ainsi et pour représentant de l’Algérie au Conseil de sécurité, M.Ammar Bendjama, le projet de résolution américain autorise implicitement la poursuite du ciblage des civils palestiniens et ne fournit aucune garantie pour arrêter l’escalade.
« Le projet de résolution ne répond pas aux attentes auxquelles le groupe arabe a toujours donné la priorité, à savoir un cessez-le-feu immédiat, un accès sans entrave à l’aide humanitaire et le rejet des déplacements forcés », a déclaré Bendjama soulignant que l’Algérie a « depuis que les négociations sur ce projet ont commencé il y a plus d’un mois, elle s’est engagée de bonne foi et a fait plusieurs propositions pour rendre le texte plus équilibré et acceptable ».
En outre, le représentant de l’Algérie a rappelé, dans ce sens, que l’Algérie s’est faite l’écho de la voix de millions de personnes et d’acteurs humanitaires qui exigent un cessez-le-feu immédiat », et que « l’objectif principal est de mettre fin au massacre que l’occupation commet à Ghaza depuis plus de cinq mois ».
Un « Os à ronger » à l’ONU
Par ailleurs et après le vote, ce vendredi, l’Ambassadrice américaine, Linda Thomas-Greenfield, a accuséla Russie d’avoir fait passer la politique avant les progrès. Elle a affirmé que la Russie et la Chine ne faisaient rien de significatif pour faire progresser la paix.
Avant le vote, l’Ambassadeur russe Vassily Nebenzia a déclaré que les États-Unis avaient promis à maintes reprises un accord pour mettre fin aux combats. Selon lui, les États-Unis essayaient de « vendre un produit » au Conseil en utilisant le mot impératif dans leur résolution. « Cela ne suffit pas » et le Conseil doit « exiger un cessez-le-feu », a-t-il dit.
Il a déclaré qu’il n’y avait aucun appel à un cessez-le-feu dans le texte, accusant les dirigeants américains de « délibérément induire la communauté internationale en erreur ». Le projet est destiné aux électeurs américains, a-t-il dit, « pour leur jeter un os » avec un faux appel au cessez-le-feu.
R.B