Par RAMDANE BOURAHLA
Parmi les associations culturelles de Bouira, qui s’apprêtent à célébrer comme il se doit, l’avènement de la nouvelle année berbère Yennayer 2974, l’association Thargharma du village de Tassala, relevant de la commune de Taghzout, à une dizaine de kilomètres au nord-est de Bouira, figure en pôle position.
Ainsi, chaque année à la même date, et ce, depuis plus de quinze ans, cette association, organise une grande kermesse populaire, où petits et grands partagent l’esprit de Yennayer. Pour cette année, les petits plats ont été mis dans les grands par les membres de ladite association et le résultat était des plus impressionnants
En effet, pour être fin prêt le jour J, les préparatifs de cet évènement, ont été entamés il y’a plusieurs semaines, c’est du moins ce que nous apprendra M. Ami-Ali Fatah, président de l’association Thargharma. « Nous avons entamés la préparation de ces festivités au mois de novembre dernier et actuellement, nous sommes au dernières retouches », expliquera-t-il.
Les villageois se prennent en charge
Hier mercredi 10 janvier, lors de notre passage sur les lieux, notre interlocuteur ne savait plus où donner de la tête. Il devait tout superviser et veiller au grain. Et le moins que l’on puisse dire est que à J-1 de la grande kermesse du 12 janvier, tout semble avoir été règle comme du papier à musique.
Tout d’’abord, il y’a l’hygiène. En effet, pas l’ombre d’une trace de sachet en plastique, gobets, mégots de cigarette et autres détritus. Une hygiène qui ferait pâlir de jalousie les grandes villes du pays. Mieux encore, les villageois ont aménagé des poubelles tout a long des sentiers de ce village et aucune excuse n’est acceptée auprès des contrevenants.
Outre l’hygiène, c’est également l’aménagement de Tassala qui surprend plus d’un. Des crevasses ? Des nids-de poules « pas de ça chez nous ! » rétorquent les villageois. Ces derniers, n’attendent pas l’Etat pour s’occuper de leur patelin. « On n’est pas des assistés » affirment-ils. Chacun d’entre d’eux, balaie devant sa porte et ils s’entraident pour « rapiécer » le bitume. Cette année, des fresques murales de toute beauté, ont été réalisées sur les façades des maisons, dont à ce village des allures de carte postale.
Plats traditionnels, expositions et conférences au menu
De leur côté, les femmes s’affairaient à préparer les plats traditionnels qui vont être servis au invités vendredi et samedi prochains. Ainsi, les incontournables seksou s’vawen, Leich et autres Thighrifine, seront servi aux convives.
Une de ces maitresses de maison rencontrées sur les lieux, soulignera que chaque soirée, les femmes du village se rencontrent au niveau de la cour principale dans une grande tente dressée pour l’occasion, dans le but de « peaufiner » les mets de circonstance.
« Pour Yennayer tout le monde oublie ses soucis et se consacre à célébrer ce jour si particulier. Notre village fait en sorte que cette fête soit celle de l’amour et du partage. Yennayer est, avant tout, une date où la joie et le bonheur doivent reprendre leur droit », expliquera Nna Ferroudja, une septuagénaire toujours bon pied bon œil.
En outre, plusieurs exposants, venus faire découvrir aux invités les richesses de la Kabylie, entament d’ores et déjà l’installation de leurs stands. En effet, dans les dédales de ce petit bourg, des expositions de robes, de bijoux, d’ustensiles et autres poteries typiques de la région, vont être organisés. En sus, une conférence sur l’histoire et les origines de Yennayer sera animée par des historiens.
Plus de 10 000 visiteurs attendus
Selon M. Ami-Ali, pour cette année, un nombre record d’invités est attendu puisqu’il évoque le chiffre de plus 10 000 visiteurs. « Pour cette année, nous avons décidé de mettre les petits plants dans les grands et convier plusieurs associations à travers le pays. Nous attendons des convives de Bechar, Tindouf, Tamanrasset, Bejaia, Tlemcen, etc. Au total nous nous attendons à plus de 10 000 visiteurs », fait-il savoir.
Mais où va loger tout ce beau monde ? A cette question, M. Fatah Ami Ali répondra « Nous avons réquisitionné le camp des scouts et les familles de la villa sont prêtes à accueillir le surnombre », tiendra-il à rassurer.
Cependant, le président de cette association, profitera également de l’occasion qui lui est offerte, afin de lancer un appel au wali de Bouira, afin que son village bénéficie enfin d’une auberge. « Une auberge à Tassala, serait plus que la bienvenue et elle contribuerait à faire de cette région, une zone touristique de choix », a-t-il suggéré.
R.B