Par Amar Ouramdane
La saison estivale ne fait que commencer et le problème d’eau refait son apparition dans de nombreux villages de la wilaya de Tizi-Ouzou.
Ainsi, dans la daira de Draâ El-Mizan, c’est le calvaire qui commence. Il est vrai que cette daira comprenant quatre communes à savoir Draâ El-Mizan, Ain Zaouia, Frikat et une partie d’Ait Yahia Moussa a bénéficié du transfert d’eau du barrage de Koudiat Acerdoune de Bouira.
Cependant, ce barrage est quasiment à sec. Il n’est rempli qu’à hauteur de…4%, ce qui entraîne inéluctablement des perturbations, voire carrément des pénuries dans certains villages du versant Sud de cette wilaya.
Des milliers d’âmes privées d’eau!
L’exemple nous vient des villages de Sanana et d’Ichoukrene dans la commune de Draâ El-Mizan. La situation est intenable pour les cinq mille habitants de ces deux localités. L’eau n’ y arrive que rarement. « Nous n’avons pas d’eau. Parfois, ont reçoit quelques litres. Et puis les quantités sont très insuffisantes. Certains foyers en sont privés. Même durant ces fêtes de l’Aid , nous n’avons eu aucune goutte », se plaint un habitant d’Ichoukrene. Et de revenir sur une action de rue menée quelques mois auparavant par ces villageois: « En plus de toutes nos requêtes adressées au maire, nous avions recouru à la fermeture de l’agence ADE. Comme réponse à ce problème, les responsables ont répondu qu’il s’agissait de réparer un tronçon de la conduite principale. En vain. Cela fait trois mois et rien n’a changé pour nous. La solution d’alimenter les villages par des camions-citernes ne tient pas la route. Il s’agit de plusieurs grappes de villages. Nous ne sommes pas dans un bâtiment en ville. Nos villages sont éparpillés sur notre vaste territoire et certaines habitations n’ont pas d’accès », a-t-il déploré.
Un manque d’anticipation flagrant!
Les citoyens du village réclament la mise en service le remplissage d’un réservoir d’eau réalisé pour ces villages depuis des années qui n’est pas encore raccordé au réseau. « Ce réservoir s’est avéré inaccessible car les propriétaires terriens s’opposent au passage de la conduite », se désole un habitant qui dit dépenser plus de 6000 dinars pour acheter trois citernes d’eau par mois. Cela étant, la direction de l’ADE est vivement interpellée pour trouver une solution pérenne à ce problème épineux.
Dans la commune d’Ait Yahia Moussa, le village de Tafoughalt avec ses cinq mille habitants et le versant d’Imzoughene ont bénéficié de l’eau du barrage de Draâ El-Mizan, les autres villages souffrent toujours de ce manque pour plusieurs raisons. Le versant Est au chef-lieu communal est servi à partir des forages de Kantidja localisés le long de la l’oued allant de Boghni à Tizi- Ouzou. « Tout dépend des quantités de pluie tombées en hiver. Si les forages sont régénérés tant mieux. Sinon, c’est la crise », répond un habitant d’Iâllalen. Alors que les habitants du versant Ouest au chef chef-lieu communal souffrent plus que les autres.
Des milliards de centimes pour…rien!
Ces villages sont alimentés à partir des forages de Oued Bougdoura ( Draâ Ben Khedda). Des milliards de centimes ont été dépensés depuis 2005 pour concrétiser le projet. Au finish, nous dit-on, rien n’a été réglé.
« C’est un projet qui a absorbé des milliards de centimes. Seulement, nous vivons dans la même situation. En plus de la conduite principale entièrement vétuste, la quantité d’eau pompée vers le réservoir principal implanté au lieu-dit Ighil Mouhou se perd dans les champs à cause d’innombrables fuites. A quoi s’ajoute le problème des moto-pompes qui tombent souvent en panne et les chutes de tension électriques répétées notamment en été. Je ne peux pas vous dire que les services concernés ne font rien mais les réparations ou le remplacement de certains tronçons de la conduite principale ne donnent rien. Il faudrait peut être projeter de nous alimenter de Draâ Ben Khedda », explique un villageois d’Ath Attela.
Un plan d’urgence réclamé!
En définitive, tout le monde estime que ce problème ne sera réglé que si le barrage d’eau de Souk N’Tletta d’une capacité d’un million de mètres cubes était mis en service dans les délais prévus donnés par les services concernés qui ne devraient pas aller au-delà du premier trimestre de l’année prochaine.
Sur le terrain, ce projet ne pourrait être livré dans l’immédiat car beaucoup reste à faire et si le problème du relogement des familles appelées à se déplacer à Tadmait où le projet de leur relogement est toujours en cours n’est pas concrétisé, le chantier risque de prendre encore du temps . Ces villageois devront encore patienter et dépenser encore beaucoup d’argent pour acheter de l’eau entre 1500 dinars et 2500 dinars la citerne lorsque cette denrée est disponible.
A.O