La neige tombée en abondance dans la nuit de jeudi à vendredi, qui a recouvert encore le Djurdjura d’un manteau blanc est arrivée au moment où l’on s’apprête à célébrer la nouvelle année qui s’annonce, selon les services météorologiques, prolifique en pluie et en neige.
Ainsi, vendredi matin, il a été impossible à de nombreux visiteurs venus des quatre coins du pays à arriver jusqu’à la station climatique de Tala Guilef, sur les hauteurs de Boghni, une localité située à une cinquantaine de kilomètres de Tizi-Ouzou car un gros embouteillage s’est déjà formé
Tous à Tala Guilef!
En effet, dès les premières heures de ce vendredi, le chemin de près d’une vingtaine de kilomètres qui monte de Boghni vers les pics du Djurdjura en passant par plusieurs villages tels Ath Mendès ou encore Ath Ali ne pouvait contenir ce flux de véhicules légers et lourds ( bus) transportant des milliers de touristes venus profiter de ce magnifique décor offert par Dame nature en cette journée pourtant qui s’annonçait sous la pluie.
Les riverains de cette route de montagne, fort heureusement modernisée et bitumée d’un tapis sans crevasses ni encore moins de nids-de poule ont été réveillés par le vrombissement des moteurs. « De mémoire d’habitant de notre village ô combien calme, je n’ai vu autant de véhicules monter là haut. Tout de même, c’est quelque-chose qui annonce que le Djurdjura est devenu fréquentable après des années de disettes dues à plusieurs raisons notamment l’insécurité et le terrorisme. Même les gérants des petites échoppes improvisées sur les abords de la route ne chômeront pas. C’est tant mieux pour tous », nous déclare un habitant d’un village niché au pied du majestueux Djurdjura.
Entre 15 à 20 000 visiteurs en une journée !
Dans la file de voitures, on peut lire pratiquement toutes les plaques d’immatriculation des wilayas du pays. Celles-ci défilent devant les yeux des badauds, en plus du 15,il y a par exemple les 10, 16, 09, 35, 42, 19, 31…C’est dire que toute l’Algérie est au Djurdjura.
A cause des désagréments que provoquent ces embouteillages, la gendarmerie nationale s’est déployée en masse sur cet axe routier. Ces hommes hommes en vert dirigeaient les touristes notamment ceux qui méconnaissent les dangers encourus après de mauvaises aventures. Les gendarmes informent et guident les visiteurs. Sensibilisation oblige en ces temps où de nombreux aventuriers ne respectent pas les consignes et les mesures pour une journée sans danger. On parle de plus de 15000 personnes qui ont visité Tala Guilef ce vendredi 26 décembre à cinq jours de la fin de l’année.
Émerveillement garantie !
Il est vrai que le flux est trop important à gérer. Toutefois, il n’y a pas eu de couac à l’exception du ralentissement de la circulation à cause de la chaussée glissante. M. Aziz Mahdi, conservateur général des forêts du Parc national du Djurdjura et chef du district de Tala Guilef a relevé sur sa page Facebook qu’il faudra un personnel conséquent pour gérer tout ce flux de personnes et poursuit toujours sa sensibilisation et ses appels aux touristes de ne pas laisser des déchets sur place et éviter de nourrir les singes qui sortent chercher de la nature.
Effectivement, émerveillés par la vue de ces bêtes, des enfants et même des adultes n’osent pas à donner même des biscuits à ces animaux , pourtant qui devront seulement se nourrir que de graines et autres fruits de la forêt, pour ne pas grossir et tomber malades. En tout cas, c’est un beau spectacle à couper le souffle. Des cris s’élèvent de partout après une chute sur la neige. On peut aussi admirer ces touristes qui immortalisent ces agréables moments par leurs smartphones. » Je viens de Tipaza. Notre pays est beau. Le Djurdjura est encore plus beau sous son burnous blanc. Vraiment, je n’attendais que l’arrivée de la neige pour venir goûter aux plaisirs qu’offre Tala Guilef. Je conseille aux Algériens de connaître notre pays avant d’aller ailleurs. Nous avons tout « , confie un touriste qui nous semble-t-il est venu pour la première fois à Tala Guilef.
Une aubaine pour les commerçants
En tout cas, même les commerçants de la ville de Boghni ont ouvert tôt le matin car ils s’attendaient à une journée pas comme les autres. » C’est le vendredi. Pas de repos pour nous parce que nous savions qu’après l’épisode neigeux, il y aura beaucoup de touristes. C’est chose faite. Et nous avons commencer à sept heures du matin à nous préparer à recevoir une clientèle inhabituelle », explique un restaurateur au centre ville.
Ce qui est rare est de voir les hôtels fraîchement mis en service recevoir beaucoup de clients à cause de la cherté des offres notamment la restauration et ces visiteurs d’une journée préfèrent d’autres moyens pour se restaurer à moindre prix. Toutefois, les hôtels sont en ébullition car ils se préparent à recevoir un nombre important de touristes aisés venir y passer le réveillon. Selon une source proche de l’hôtel El Arz, le carnet de réservation commence à se remplir. » Nous espérons faire le plein », confie cette source sous couvert d’anonymat.
Vigilance et prudence de mise
Il faut aussi rappeler à ces visiteurs que des aventures dans ce vaste massif sont dangereuses et qu’il faudra faire appel aux guides formés à ce sujet pour être en sécurité et profiter de ces escapades. Les responsables du PND sont disponibles à fournir leur aide à tous ceux qui souhaiteraient par exemple organiser des sorties ou des randonnées dans ces hautes montagnes pendant que la protection civile appelle les randonneurs à plus de vigilance et de prudence car ses éléments sont souvent mis à rude épreuve pour secourir et sauver des personnes perdues dans ce massif forestier quand on apprend que des véhicules et des bus sont bloqués sur certaines routes nationales qui traversent ce versant montagneux de la haute Kabylie.

