Par K.B
Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, l’a indiqué, hier, mardi 26 novembre 2024, lors de l’occasion de la célébration du cinquantième anniversaire de la création de l’Union Nationale des Paysans Algériens (UNPA), il « subsiste un dérèglement » au niveau du marché de la viande rouge.
Ainsi et selon le chef de l’Etat, il « faudrait choisir » entre importer des bêtes d’abattage ou importer des aliments pour les bestiaux, mais il ne saurait en aucun cas, être les deux. « Nous devons faire un choix et l’assumer. Car, en vérité, il y’a un dérèglement quelque part et nous allons nous échiner à le corriger », a-t-il affirmé.
A partir de ce constat, il parait évident que la régulation du marché de la viande rouge devient un défi crucial pour les autorités algériennes. Confrontée à des pratiques commerciales problématiques, la Fédération nationale du secteur engage une bataille déterminée pour rétablir l’ordre et protéger le pouvoir d’achat des consommateurs.
La Fédération monte au créneau
En effet, la question des prix de la viande rouge continue de soulever de vives préoccupations. La Fédération nationale des viandes rouges, par le biais de son président Merouane Khir, a rappelé que les tarifs des viandes importées, plafonnés à 1200 DA le kilogramme, doivent être scrupuleusement respectés. Toute infraction à cette réglementation expose les contrevenants à des sanctions strictes.
Toutefois, malgré cet encadrement rigoureux, de nombreuses irrégularités ont été constatées dans certaines boucheries. À Alger par exemple, des morceaux nobles, comme le filet, sont proposés à des prix atteignant parfois 1800 DA le kilogramme, contournant ainsi les plafonds autorisés. Certains commerçants n’hésitent pas à séparer les parties les plus prisées de la viande des os pour vendre ces dernières au prix réglementé, tout en majorant les tarifs des morceaux de meilleure qualité.
Ces pratiques irritent les consommateurs, en particulier ceux à revenus moyens, qui voient en ces viandes importées une alternative économique face aux prix des viandes locales, qui dépassent souvent 2400 DA par kilogramme.
L’APOCE se mobilise
Il faut dire que les viandes importées offrent une bouffée d’oxygène à de nombreuses familles. Cependant, les abus observés, combinés au refus de certains bouchers de commercialiser ces produits, posent problème. Ces derniers invoquent une rentabilité insuffisante malgré leurs engagements auprès des fournisseurs et des abattoirs. Face à cette situation, les consommateurs appellent à des actions plus fermes.
C’est d’ailleurs, le rôle que joue l’Organisation nationale de protection des consommateurs (APOCE) notamment en matière de sensibilisation et de lutte contre ces abus. D’ailleurs, elle invite les citoyens à signaler les irrégularités via des canaux officiels et rappelle l’importance de connaître ses droits. « Le prix de 1200 DA par kilogramme, fixé par le ministère du Commerce, doit être respecté sans exception », souligne l’organisation dans un communiqué diffusé sur ses réseaux sociaux.
À l’approche des fêtes religieuses, où la demande en viande rouge explose, les consommateurs espèrent une stabilisation des prix et un respect strict des réglementations. Ils souhaitent également que les autorités garantissent un approvisionnement régulier en viandes importées pour répondre aux besoins croissants, tout en préservant l’accessibilité financière.