Si sur les plateaux de télévision, des voix de l’extrême droite française poursuivent leurs attaques contre l’Algérie sur de nombreux sujets, notamment le renvoi de l’influenceur algérien expulsé de l’hexagone vers l’Algérie, certains hommes politiques s’opposent contre cette escalade appelant à régler la crise par des voies diplomatiques.
C’est le cas du groupe parlementaire de La France insoumise NFP (Nouveau front populaire), qui vient de clarifier sa position dans un communiqué de presse diffusé le 13 janvier titré » Non à l’escalade entre la France et l’Algérie ».
La “logique de l’absurde”
En effet et dès l’entame de ce document, on lit d’emblée « depuis quelques jours, plusieurs ministres du camp présidentiel s’emploient à créer une escalade d’agressivité irresponsable contre l’Algérie et tous les prétextes sont bons » et de poursuivre « certains dirigeants français jouent un absurde logique de revanche sur l’Algérie et utilisent un vocabulaire guerrier totalement inacceptable. Ce ton est insupportable pour les millions de Français intimement liés au bonheur de nos deux pays « .
Cas de “Doualemn”: Une affaire de Droit
Concernant le “différend » entre la France et l’Algérie au sujet de l’influenceur algérien Doualemn expulsé vers l’Algérie et renvoyé vers Paris par les autorités algériennes, les élus de la formation politique de Jean Luc Mélenchon écrivent qu’il ne doit se régler autrement que par l’application du Droit. C’est ce qui a été expliqué dans le communiqué du ministère des affaires étrangères algérien à ce propos car cet algérien vivant sur le sol français depuis quinze ans, marié à une française avec deux enfants, intégré en France et ayant un emploi stable « a le droit à la défense d’autant plus qu’il devrait être jugé le 24 février prochain. » Son expulsion n’a pas suivi le cheminement des accords signés entre les deux pays en mai 1975. » S’ils sont confirmés, ses propos appelant à violence contre un opposant au régime algérien, sont inacceptables. Mais ils ne peuvent conduire à priver le mis en cause de ses droits. Aucune situation particulière ne doit être un alibi à une volonté de détérioration supplémentaire des liens entre nos deux pays. En toute circonstance, la France doit être respectueuse du droit des personnes « , ont expliqué les parlementaires de LFI- NFP.

Retailleau mis au pilori
Revenant sur les attaques de certains dirigeants français, le document a évoqué notamment Bruno Retailleau, ministre de l’intérieur, les rédacteurs du communiqué ont remarqué que la manière dont Bruno Retailleau, qui s’est illustré depuis son entrée au gouvernement par ses attaques contre l’État de droit pour réhabiliter la colonisation, entretient l’escalade et tente de forcer la confrontation est aussi abjecte qu’irresponsable.
Accords de 1968 : Un non-sens
Par rapport aux accords de 1968 régissant la circulation des personnes entre les deux pays auxquels s’en sont pris Eric Ciottit et Gabriel Attal, ce groupe parlement a relevé que ces accords ont été déjà complètement vidés de leur substance depuis cette époque. « Avec l’Algérie comme avec d’autres pays d’Afrique, le renoncement à toute posture de domination néocoloniale est la base de toute relation équilibrée c’est-à-dire égalitaire et respectueuse de chacun », ont suggéré les signataires du document. Ces derniers ont, en outre exprimé, leur vive opposition à cette escalade insupportable pour de millions de familles françaises qui vivent une relation d’affection et de fraternité respectueuse avec le peuple algérien. » La guerre est finie depuis 62 ans. Nos peuples peuvent-ils avoir enfin le droit à une relation normale faite de respect mutuel et de relation apaisée ? », se sont-ils interrogés.