Le paysage énergétique algérien connaît un regain d’intérêt sans précédent avec l’appel d’offres « Algeria Bid Round 2024 ».
Ainsi, lancée par l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), cette initiative stratégique a suscité l’engouement de trente-sept entreprises internationales désireuses d’investir dans le secteur des hydrocarbures du pays.
Des résultats au delà des attentes
En effet, dans un entretien accordé à l’APS, Mourad Beldjehem, président d’Alnaft, a souligné le succès remarquable de l’appel d’offres lancé en octobre dernier, lequel a attiré l’attention de 37 entreprises internationales, bien au-delà de l’objectif initial de 30. « Les résultats préliminaires de cette initiative surpassent largement nos attentes », a déclaré M. Beldjehem, visiblement satisfait de l’ampleur de l’intérêt suscité.
Ce niveau de participation constitue l’un des plus élevés jamais enregistrés dans l’histoire des appels d’offres internationaux pour le secteur des hydrocarbures en Algérie. L’intérêt pour cet appel a été mondial, avec des entreprises provenant de diverses régions, dont l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Amérique latine et l’Asie, et notamment du Qatar et du Sultanat d’Oman.
Parmi ces entreprises, 20 ont déjà accédé aux «data rooms», où elles peuvent consulter des rapports techniques détaillés, tandis que d’autres finalisent actuellement leurs démarches d’accès, selon M. Beldjehem. Ce processus permet aux investisseurs de prendre connaissance des analyses géologiques et géophysiques nécessaires à l’élaboration de leurs propositions d’investissement.
Un programme ambitieux pour l’avenir
L’appel d’offres « Algeria Bid Round 2024 » marque le début d’un programme ambitieux, au sein duquel Alnaft a identifié 17 projets pétroliers et gaziers destinés à l’investissement, à travers une série d’appels d’offres internationaux.
La semaine dernière, Alnaft a annoncé une prolongation significative de la date limite pour le dépôt des offres, repoussée du 15 avril au 17 juin 2025. Cette décision fait suite aux demandes de plusieurs entreprises, désireuses de disposer de davantage de temps pour analyser les données techniques. Elle vise également à donner une chance aux entreprises pétrolières intéressées tardivement de participer. Cette prolongation permettra en outre à Alnaft de promouvoir davantage l’appel d’offres et d’attirer d’autres investisseurs potentiels.
Un processus de préparation rigoureux
Le processus de préparation de cet appel d’offres, qui a duré plus d’un an, a été supervisé par une commission spéciale dirigée par M. Beldjehem. Composée de hauts responsables du ministère de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, de Sonatrach et d’Alnaft, cette commission a sélectionné 24 projets d’investissement, dont 17 ont fait l’objet d’une collecte complète de données.
Lancé en octobre 2024 lors du salon Africa & Mediterranean Energy & Hydrogen Exhibition and Conference (Napec 2024) à Oran, cet appel d’offres est le premier depuis 2014, date à laquelle la législation régissant les investissements dans le secteur avait été révisée, après avoir montré des résultats insuffisants en raison d’un cadre juridique jugé peu attrayant.
Des perspectives prometteuses
M. Beldjehem a également rappelé que, dans le cadre des objectifs stratégiques fixés par le président Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie possède plus de 240 découvertes non encore développées.
L’urgence de lancer des projets d’exploration et de développement s’avère cruciale pour garantir la durabilité de la production d’hydrocarbures du pays. Actuellement, les réserves d’hydrocarbures en Algérie sont estimées à 4 300 millions de tonnes équivalent pétrole (MTEP), pour une production annuelle de 200 MTEP.
M. Beldjehem a précisé que les technologies modernes d’exploration offrent désormais des outils plus précis, permettant de réduire les risques financiers et d’augmenter les chances de découvertes majeures, à l’instar des gisements emblématiques de Hassi Messaoud et Hassi R’Mel. Il a également ajouté que 2025 marquerait un tournant pour l’investissement dans le secteur des hydrocarbures en Algérie, avec un objectif ambitieux de 10 contrats signés chaque année. Ce rythme devrait être maintenu à moyen terme. En plus des six contrats attendus dans le cadre de l’Algeria Bid Round 2024, Sonatrach est actuellement en négociation pour 13 autres contrats.
Enfin, à l’occasion du 54e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, M. Beldjehem a salué cet événement historique, soulignant son rôle clé dans le développement du secteur pétrolier et gazier algérien et son impact majeur sur l’économie nationale. Il a rendu hommage aux travailleurs du secteur, en particulier à Sid Ahmed Ghozali, ancien PDG de Sonatrach, qui a marqué cette époque de son empreinte.
