Débit internet : Algérie Telecom dans le « club » du Gigabit !

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Par RAMDANE BOURAHLA

Avec plus d’un million trois-cent-mille abonnés à la fibre optique et une bande passante internationale avoisinant les dix térabytes par seconde, l’Algérie via son opération historique, Algérie Télécom, est le troisième pays africain et le seul pays du Maghreb à proposer un débit atteignant le 1Gbps.

Ainsi, depuis une dizaine de jours, et ce, jusqu’au au 9 mai prochain, les clients “fibrés” ayant souscrit à l’offre de 300 Mbps, peuvent profiter pleinement de la puissance de la fibre, en “goûtant” au débit ultime, à savoir le 1Gbps !

Il est vrai qu’une telle puissance peut laisser rêveuse une certaine catégorie d’abonnés et pour cause : envoyer un fichier de plusieurs gigas en quelques minutes et télécharger un fichier “giga” volumineux en …quelques secondes, est une expérience que d’aucuns pensaient utopiste sous nos cieux.

A.T vise les étoiles pour atteindre la lune !

En effet, Algérie Télécom, qui faisait “ricaner” par son archaïsme et son manque de vision il y’a quelques années en arrière, est en train de surclasser dans pays comme la Tunisie, le Maroc, l’Égypte et faire jeu égal avec des “puissances numériques” continentales, telles que l’Afrique du Sud et l’Ile Maurice, les seuls pays qui proposent actuellement un tel débit aux abonnés particuliers.

Ainsi, la Tunisie qui était considérée comme l’un des leaders africains en matière de débit internet, stagne actuellement aux alentours des 200 Mbps. D’ailleurs, l’offre maximale proposée par l’opérateur historique tunisien, “Tunisie Télécom” est de 200Mbps.

Idem pour le Maroc, où les trois opérateurs (Maroc Télécom, Orange et Inwi), affichent également un débit en FTTH de “seulement” 200 mégas. Mieux et contrairement à l’Algérie où la fibre optique est disponible dans la plupart des grandes villes du pays et même dans les coins les plus reculés, chez nos voisins de l’Ouest et selon le site officiel de l’opérateur public, Maroc Télécom, cette technologie est cantonnée à quelques villes seulement.

Même topo pour l’Égypte, où l’opérateur local, via son appellation commerciale “WE”, propose un débit maximal de 150Mbps et une connexion “limitée” à 1500Go par mois. Il est clair qu’avec sa stratégie “agressive” en matière de débit, Algérie Télécom ne cherche plus à s’aligner avec le “voisinage”, mais plutôt avec les pays européens, tels que l’Allemagne, la France ou l’Angleterre.

Un retard de 30 ans rattrapé en 4 ans !

Cette puissance, n’est pas le fruit du hasard, loin s’en faut ! Elle est le résultat d’une refonte radicale d’Algérie Télécom et sa vision à court, moyen et long terme.

Factuellement, c’est ce qui faisait défaut à cette entreprise publique, durant des décennies. Concrètement et d’une manière prosaïque, quand les autres pays prenaient le train des nouvelles technologies, les anciens dirigeants d’AT roulaient encore en trottinette…

L’actuel ministre de la Poste et des Télécommunications, M. Karim Bibi-Triki, avait su, dès sa prise de fonctions, diagnostiquer le véritable problème de l’opérateur historique : les installations existantes étaient tout bonnement obsolètes. L’Algérie pouvait acquérir une bande passante de 100 Tbps, l’abonné final ne recevra que quelques mégas. Pour schématiser, c’est comme si on remplissait un barrage entièrement fissuré !

À partir de ce simple constat, le gigantesque chantier de la modernisation des infrastructures de base pouvait démarrer. À l’époque, à savoir en 2021, le chantier à entamer paraissait quasi-insurmontable et pour cause, le défi était pratiquement irréalisable : rattraper un retard que certains spécialistes estimaient de trente ans en… quatre ans !

Au final, le ministre des PTIC et le PDG d’Algérie Télécom, M. Adel Bentoumi, ont réussi leur challenge et les chiffres en attestent : Un débit maximum de 20 Mbps en 2021, il a été multiplié par 50 en 2024 ! Une bande passante internationale de 1.5 Tbps en 2021, pratiquement dix fois plus cette année. 73 000 abonnés “fibrés” en 2021, 13 fois plus en 2024. Et cerise sur le gâteau, les prix ont été divisés de moitié !

Le “triple-play” comme prochain objectif ?

Qu’en est-il pour la suite ? Eh bien, évidemment poursuivre la généralisation du déploiement de la fibre optique, car le ministre des PTIC l’avait déjà annoncé, l’Algérie compte d’ici l’horizon 2032, “débrancher” les abonnés ADSL et accessoirement laisser seulement des branchement VDSL, là où la fibre ne pourrait pas être raccordée.

Argumenter encore le débit, du moins à court terme ? Peu probable. Pourquoi ? Eh bien, selon un rapport publié en 2022 par la Commission européenne chargé des TIC au sein de l’UE et menée dans divers pays européens, il s’est avéré que le “Gibyte” est “largement suffisant” pour une utilisation “conventionnelle” d’internet. Au-delà, ça serait du “gaspillage” de la bande passante, avaient souligné les rapporter de l’UE.

Par ailleurs et sans compter les usagers techniques et spécifiques d’un tel débit, Algérie Télécom, pourrait mettre à profit la puissance de la fibre, afin de “moderniser” et enrichir sa plate-forme IPTV, à savoir DzaïrPlay.

En effet, actuellement cette plate-forme manque cruellement de contenu. Avec la puissance de fibre, AT pourrait éventuellement passer des contrats avec des fournisseurs de mondiaux de live-streaming et proposer à ses clients la télévision par internet (IPTV), avec une qualité de résolution optimale. Une solution qui existe sous d’autres cieux et plus communément la Box télévision-internet et téléphonie (Triple-Play).

R.B

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