Entre art de vivre et prospérité économique, les relations entre l’Italie et l’Algérie semblent suivre une trajectoire digne de la « Dolce Vita ».
Ainsi, les échanges commerciaux bilatéraux ont atteint près de 9 milliards d’euros entre janvier et août 2025, confirmant le rôle central de ce partenariat dans la dynamique méditerranéenne, même dans un contexte international marqué par la volatilité énergétique et les tensions géopolitiques. Ces chiffres, obtenus en exclusivité par « Agenzia Nova » , illustrent la vitalité d’un axe économique stratégique qui mêle tradition et modernité.
Les exportations italiennes en forte progression
En effet, selon les données communiquées par le site en question, les exportations italiennes vers l’Algérie ont enregistré 1,93 milliard d’euros, soit une hausse de 11,7 % par rapport à la même période en 2024.
Cette progression est portée par les secteurs industriels à forte intensité technologique : produits de raffinage du pétrole (284 millions d’euros, +69,3 %), machines d’usage général (191 millions d’euros, +43,4 %), machines et composants industriels pour l’énergie et les fluides (190 millions d’euros, +16 %), machines spécialisées pour l’agroalimentaire, le plastique et la construction (177 millions d’euros, +10,8 %) ainsi que les produits chimiques et engrais (77 millions d’euros, +2,2 %). Cette évolution confirme le rôle clé de Rome dans la modernisation industrielle de l’Algérie et le développement de ses capacités locales de production.
Le gaz naturel, moteur des importations italiennes
Côté importations, l’Italie a reçu pour 7,05 milliards d’euros de produits algériens, en légère baisse de 3,6 %. Le gaz naturel domine ces flux avec 84 % du total (5,94 milliards d’euros), soulignant l’importance stratégique des relations énergétiques.
Les produits raffinés du pétrole (580 millions d’euros, -10,6 %), le pétrole brut (267 millions d’euros, -7,8 %), les produits sidérurgiques (121 millions d’euros, +169,6 %) et les produits chimiques et engrais (87 millions d’euros, +65,3 %) complètent le tableau. La hausse spectaculaire des exportations d’acier illustre la croissance du secteur industriel algérien et son orientation vers les marchés européens.
Un projet industriel majeur : l’usine de fer pré réduit
Dans ce contexte, un projet majeur se distingue : la construction d’une usine de fer préréduit (DRI) en Algérie, d’une valeur d’environ un milliard d’euros.
Ce projet repose sur un modèle de production énergivore, viable grâce aux ressources abondantes en gaz naturel du pays, et témoigne de la coopération industrielle historique entre Rome et Alger, renforçant l’intégration de l’Algérie dans les chaînes de valeur euro-méditerranéennes.
Une coopération stratégique au-delà du commerce
Au-delà des chiffres, le partenariat italo-algérien dépasse le simple cadre commercial. Il constitue un pilier stratégique de la Méditerranée, particulièrement dans le secteur de l’énergie, suite à la réorganisation des approvisionnements européens post-crise ukrainienne.
La coopération s’étend également à la sécurité alimentaire, avec l’implication de BF International dans le développement des filières agro-industrielles, ainsi qu’au secteur automobile, notamment avec l’intégration de l’usine Fiat d’Oran dans le tissu industriel local.
Diversification économique et opportunités d’investissement
L’Algérie apparaît ainsi comme un marché en pleine diversification, désireux de réduire sa dépendance aux hydrocarbures et d’attirer expertise et investissements dans des secteurs à fort potentiel : énergie, infrastructures, numérique et industrie de pointe. Les entreprises italiennes, quant à elles, y renforcent leur présence dans un environnement réglementaire favorable aux partenariats internationaux.
Pour rappel, cette dynamique est encadrée par le plan Mattei, qui promeut la coopération euro-méditerranéenne autour de l’énergie, l’innovation, la sécurité et le développement durable. Les récents accords signés lors de la visite officielle du Président Abdelmadjid Tebboune en Italie ont consolidé ces synergies, notamment dans les énergies renouvelables, la production industrielle et la sécurité énergétique.
Ainsi, entre dolce Vita et stratégie industrielle, la relation Italie-Algérie s’impose aujourd’hui comme l’un des principaux pôles économiques et industriels de la Méditerranée, ouvrant la voie à une prospérité durable pour les deux nations.

