Le secteur financier algérien s’engage dans une transformation décisive avec l’objectif de généraliser le paiement électronique (e-paiement) d’ici la fin de l’année.
Ce virage stratégique, piloté par le ministère des Finances, vise à moderniser l’infrastructure bancaire du pays pour permettre à l’ensemble des transactions monétaires de se faire numériquement.
Cette démarche s’inscrit dans une dynamique de digitalisation qui favorise l’inclusion financière des citoyens et encourage une économie connectée, plus en phase avec les pratiques mondiales.
Sept banques engagées
C’est dans ce sillage que Rachid Belaid, délégué général de l’Association des banques et des établissements Financiers (ABEF), a pris la parole ce samedi sur les ondes de la radio nationale pour exposer les détails de cette transformation en cours.
Ainsi, selon l’intervenant, les mesures mises en œuvre par le ministère des Finances « visent principalement la digitalisation des infrastructures bancaires pour s’adapter aux moyens de paiement électronique, dans le cadre de la feuille de route tracée par le comité chargé de ce dossier ».
D’après M. Belaid, d’autres moyens de paiement seront également intégrés à savoir le mobile paiement, pour lequel sept banques sont déjà engagées. Sept banques algériennes sont actuellement engagées dans la phase d’homologation pour s’assurer que les transactions électroniques soient sécurisées, notamment via les sites web impliqués dans cette opération. La cybersécurité, un enjeu central dans ce projet, doit garantir une adoption en toute confiance par les consommateurs.
Une confiance à établir
L’optimisme autour de cette stratégie est renforcé par une croissance remarquable des dépôts bancaires, en hausse de 19% en 2023 par rapport à l’année précédente. Ce chiffre témoigne de l’efficacité des actions menées pour renforcer l’inclusion financière, mais aussi de la confiance des citoyens envers le système bancaire algérien. Belaid a insisté sur l’importance de sensibiliser la population à ces nouvelles technologies et sur la nécessité de promouvoir l’éducation financière et numérique pour garantir leur adoption.
Par ailleurs, la Banque d’Algérie s’attelle à établir un cadre réglementaire pour protéger les consommateurs utilisant les services financiers numériques. Ce cadre, qui devrait être finalisé d’ici la fin de l’année 2024, vise à sécuriser davantage ces transactions et à renforcer la confiance dans l’usage des outils digitaux.
Une sensibilisation accrue
Le ministère du Commerce s’active également pour accompagner cette transition. À Alger centre, une campagne de sensibilisation a récemment été organisée avec la participation de divers acteurs, tels que la Banque nationale d’Algérie (BNA), Algérie Poste, ainsi que des associations de protection des consommateurs et la gendarmerie nationale. Ces initiatives visent à inciter les citoyens à opter massivement pour le paiement électronique, un levier essentiel pour moderniser l’économie nationale.
Cette campagne permet également aux citoyens d’acquérir des connaissances relatives aux différentes opérations financières, l’épargne, l’investissement. Les différents acteurs de cette campagne, ont mis en exergue l’importance de ne pas partager ses données personnelles, comme le numéro de la carte ou le mot de passe à usage unique, et de toujours s’assurer de télécharger les applications officielles (baridiMob et Eccp). En cas de suspicion de fraude, les utilisateurs sont invités à geler leur carte et à porter plainte auprès des services de sécurité compétents