Énergie solaire, hydrogène vert, fiscalité verte… Le projet de loi de Finances 2026 marque une nouvelle étape décisive dans la stratégie énergétique de l’Algérie.
Ainsi, conçu pour accélérer la transition vers un modèle énergétique plus durable, il introduit des mesures ambitieuses en faveur des énergies renouvelables et de la structuration d’une industrie locale dans ce domaine stratégique.
Hydrogène vert : des incitations fiscales introduites
En effet, selon l’analyse publiée par le Green Energy Cluster Algeria, réseau regroupant les principaux acteurs algériens des énergies nouvelles, cette nouvelle mouture du PLF « va faire avancer de manière importante les énergies renouvelables en Algérie ». Elle initie, selon le cluster, « un processus vertueux allant dans le sens d’une transition énergétique combinée à une décarbonation de notre économie ».
Le projet de loi 2026 introduit pour la première fois une exonération de droits de douane sur l’importation des électrolyseurs, équipements essentiels à la production de l’hydrogène vert. Un signal fort adressé aux investisseurs intéressés par cette filière stratégique. « Le coût de l’électrolyseur représente une part importante dans la production de l’hydrogène vert », rappelle l’analyse du cluster. En tenant compte de la technologie utilisée, de la taille des installations et du prix de l’électricité, cette mesure vise à rendre cette énergie plus compétitive, conformément aux ambitions du pays d’ici à l’horizon 2030-2035.
Investissement vert : l’article 99 au cœur du dispositif fiscal
Parmi les nouvelles dispositions fiscales, l’article 99 du projet de loi introduit des crédits d’impôt pour les entreprises investissant dans l’hydrogène vert, le reboisement, ainsi que dans la production et la valorisation des énergies renouvelables.
Ces dépenses seront désormais déductibles du résultat imposable, à hauteur de 5 % maximum du bénéfice de l’exercice concerné. Les modalités exactes de cette mesure seront fixées par voie réglementaire, mais elle s’annonce déjà comme un levier important pour stimuler les investissements verts dans le pays.
Énergie solaire : un coup de pouce fiscal à l’industrie locale
L’Algérie ambitionne de produire 15 GW d’énergie solaire d’ici 2035. Pour soutenir cet objectif, le projet de loi propose à travers son article 128 une réduction à 5 % des droits de douane pour les intrants destinés à la fabrication locale de panneaux solaires photovoltaïques.
Cette mesure vise à réduire la dépendance vis-à-vis des importations, à baisser le coût du kilowattheure produit localement, et surtout à structurer un tissu industriel national capable de répondre à la demande croissante. « Face à la forte concurrence, notamment des panneaux importés, il est devenu impératif d’alléger la charge fiscale pesant sur les intrants de la filière », souligne le rapport du Green Energy Cluster, qui voit dans cette mesure une opportunité majeure pour renforcer la compétitivité locale.
Vers une industrie nationale des énergies renouvelables
Au-delà des incitations fiscales, le PLF 2026 ambitionne clairement la structuration d’une industrie locale capable d’accompagner la transition énergétique. Le soutien apporté à la fabrication des panneaux solaires, à la production d’hydrogène vert ou encore aux projets de reboisement s’inscrit dans une logique globale : faire de la transition énergétique un moteur de développement économique national.
Un projet de loi attendu à l’APN
Enfin, le projet de loi de Finances 2026 devrait être soumis à l’Assemblée nationale dans les prochaines semaines. S’il est adopté dans sa version actuelle, il marquera un tournant décisif dans la politique énergétique de l’Algérie, en posant les jalons d’un futur durable, fondé sur les énergies propres et une industrie nationale forte.

