A la faveur combinée des vacances scolaires d’hiver et surtout à l’attrait de la région du M’zab, réputée et ce bien au-delà de nos frontières est littéralment prise d’assaut par les touristes de tous bords.
La ville de Ghardaïa, réputée pour sa richesse de son patrimoine architectural et sa culture millénaire, connait un regain d’activité tous azimuts est constaté à tous les niveaux dans toute la wilaya, avec l’arrivée massive de fêtards qui se sont installés plus particulièrement au chef-lieu et dans la ville des thermes, Zelfana.
Et comme c’est la fin d’année, des centaines de personnes, dont quelques étrangers rencontrés déambulant nonchalamment dans les dédales du vieux K’sar de Ghardaïa et dans le sublime K’sar de Béni Izguène, sont arrivés dans cette belle vallée pour fêter comme il se doit la fin d’année et se souhaiter pleines de bonnes choses avec des résolutions pour l’année prochaine.
La destination Ghardaïa valorisée
En effet, ce regain d’intérêt pour la destination du M’zab, région par excellence culturelle et cultuelle à nulle autre pareille, est favorisé par le climat de quiétude qui règne dans la région, réputée pour son patrimoine architectural, classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco.
Située à 600 kms au sud d’Alger, la capitale, Ghardaïa laisse découvrir les splendeurs de ses K’sours millénaires et leur inégalable beauté architecturale qui a inspiré des architectes de renom tels Le Corbusier, Fernand Pouillon et André Ravereau qui a été juste avant son décès d’être récemment honoré par l’Algérie pour son inlassable travail pour le patrimoine matériel et immatériel de la vallée du M’zab , tout en étalant sa légendaire hospitalité pour recevoir ses hôtes venus célébrer la nouvelle année dans le berceau des Rostémides.
Les gîtes traditionnels ont la cote !
A chacun ses choix, ainsi il nous a été rapporté par un cadre de la direction du tourisme de la wilaya de Ghardaïa, que la plupart des touristes étrangers venus dans la vallée du M’zab enterrer l’année 2025 ont préférés s’installer dans les maisons traditionnelles de la luxuriante palmeraie de Béni Izguène pour passer les fêtes de la Toussaint, alors que les nationaux ont pris d’assaut les hôtels et bungalows de la ville des thermes Zelfana, à 70 kms au sud de Ghardaïa. Ce qui s’appelle joindre l’utile à l’agréable ou dans le langage populaire « Hadja oua Ferdja ».



Très prisés par les touristes, notamment étrangers, une dizaine de sites d’hébergements, constitués de maisonnettes réunies en de petites et moyennes résidences, situés dans de superbes jardins et tout au long des palmeraies de Béni Izguène et de N’tissa, construites dans un strict respect des normes architecturales typiques locales et répondant parfaitement au confort des touristes, ont été édifiés par des investisseurs privés de la région dans le strict respect de la nature et de l’environnement.
L’éco-tourisme à le vent en poupe
« L’intérêt porté pour les maisons traditionnelles situées dans les jardins et palmeraies de la vallée du M’zab, devenues par la force du temps, de véritables attractions pour les touristes en quête de dépaysement et de découverte des us et coutumes de la région, découle d’une sage et réfléchie approche des opérateurs de tourisme de Ghardaïa , visant à préserver le cachet atypique d’une vallée-jardin et ainsi, servir de référence et de modèle à suivre en matière de protection de l’environnement » souligne le cadre de la direction du tourisme qui nous accompagne, ajoutant « l’engouement ainsi porté en direction des maisons traditionnelles est fondamentalement révélateur d’une réelle prise de conscience envers l’éco-tourisme, à savoir un tourisme rationnel, basé sur une écologie propre » avant de conclure avec une pointe d’optimisme « il est temps d’insuffler une nouvelle dynamique pour permettre au tourisme, indissociable dans la région du produit artisanal, de reprendre sa place dans la région ».
Les hôtels affichent complet !
En effet, il est vrai que toutes les dispositions nécessaires pour permettre à l’artisanat de s’arrimer au train du tourisme ont été prises par les pouvoirs publics, notamment par la création d’une maison de l’artisanat et surtout celle de l’estampillage du tapis, espaces idoines pour les associations et femmes au foyer, à l’effet de venir exposer leurs produits artisanaux et ainsi pouvoir les écouler auprès des touristes de passage. Vu sous cet angle, ce flux de touristes est un indicateur de reprise et augure ainsi d’une bonne et prometteuse saison touristique.
Oui mais… Il reste que les structures hôtelières de la vallée, classée patrimoine national par l’Algérie en 1971 et reconnue patrimoine universel de l’humanité en 1982, se sont encore une fois, avérées bien insuffisantes pour accueillir l’important flux de touristes arrivés pour passer les fêtes de fin d’année. Complet, partout, c’est le même refrain repris par tous les réceptionnistes alors que des affiches « complet » sont exposées à l’entrée des hôtels et autres infrastructures d’accueil. Pas le moindre lit de disponible, trois jours avant le 31, nuit de la Saint Sylvestre.
Les capacités d’accueils se sont, comme chaque année, avérées bien insuffisantes pour absorber l’incroyable flux de touristes nationaux et quelques étrangers, venus cette année en force dans la vallée du M’zab et ce même avec l’apport de la réouverture de l’hôtel Rostémides, d’une ancienne caserne militaire coloniale en ruines, restaurée par le grand architecte Fernand Pouillon en un magnifique bijou architectural pour en refaire un des fleurons de l’hôtellerie dans le sud du pays , qui a entre-temps encore une fois été rénové et changé de nom pour prendre celui de l’Hôtel M’zab.
Les adeptes de Bacchus laissés pour compte !
Enfin et à classer au « hit-parade » des aberrations, comme point noir en matière de tourisme, et certainement non des moindres, est que les adeptes de Bacchus sont privés du moindre point de vente d’alcools et de spiritueux depuis la fermeture, il y a de cela plus de 15 ans, du seul et dernier magasin de vente d’alcool, pourtant situé bien loin de la ville, en dehors de toute agglomération, à l’extrémité nord de Bouhraoua, à la sortie sur Alger, contraint à la fermeture, conséquence d’une virulente campagne contre les débits de boissons alcoolisées menée par une poignée d’illuminés et de racoleurs


