L’Algérie s’apprête à concrétiser le projet d’interconnexion internet via câbles sous-marins baptisé : Medusa.
Ainsi, ce projet international, s’étale sur plus de 8700 km, et constitué de 24 paires de fibres pour une capacité totalisant 480 térabits. Ce maillage, est appelé à améliorer la connectivité entre les deux rives de la Méditerranée, a nécessité selon les dernières estimations, près de 400 millions de dollars d’investissement.
Projet Medusa : un « boost » en bande passante internationale
En effet, l’Algérie et dans l’optique du renforcement de son infrastructure numérique compte lancer incessamment les travaux sur son territoire du raccordement à Medusa. C’est du moins ce que vient d’annoncer le ministre de la Poste et des Télécommunications, M. Sid Ali Zerrouki. S’exprimant lors de son passage au Forum de la Chaîne 1 de la Radio algérienne, le ministre a précisé que la pose de la première pierre de ce projet, qui reliera l’Algérie au réseau international des télécommunications interviendra « dans les deux prochains jours ».
Concrètement, la partie algérienne comprend deux points d’interconnexion principaux, à savoir à Alger et à El Kala dans la wilaya de Skikda. Le câble reliera les principales stations du sud de l’Europe, couvrant des distances allant jusqu’à 900 kilomètres, dotant l’Algérie de multiples ports maritimes qui renforcent l’indépendance de ses réseaux internationaux.
Cette nouvelle liaison maritime vise à consolider la capacité nationale en matière de connectivité internationale et à améliorer significativement la vitesse et la qualité de l’accès à Internet à l’échelle nationale.
Actuellement, la capacité globale du réseau Internet en Algérie s’élève à 10,2 térabits, un niveau que le ministre a qualifié de « confortable » en termes de débit et de qualité de service. Le futur câble sous-marin devrait toutefois permettre d’anticiper la croissance rapide des usages numériques et de répondre à la demande croissante des particuliers, des entreprises et des administrations.
Cap sur 6.6 millions d’abonnés « fibrés » en 2027
Par ailleurs, M. Zerrouki a indiqué que le nombre d’abonnés à la fibre optique a atteint 2,9 millions à l’échelle nationale. Ce chiffre devrait franchir le cap des 3 millions d’abonnés dans les prochaines semaines, a-t-il précisé.
L’objectif affiché par les autorités est la généralisation du raccordement à la fibre optique sur l’ensemble du territoire national à l’horizon 2027. « Nous avons un objectif clair et bien tracé : en 2027, la totalité des abonnés d’Algérie Télécom à savoir 6.6 millions seront tous raccordés à la fibre optique. C’est un travail de longue haleine mais nous y arrivons», affirme-t-il.
Le ministre a également souligné que le réseau algérien de fibre optique s’étend désormais jusqu’aux frontières avec la Mauritanie et le Niger, illustrant le rôle croissant de l’Algérie comme acteur régional dans le domaine des télécommunications et de la connectivité numérique.
Dans ce contexte, il a mis en avant l’engagement de l’Algérie en faveur de la protection des données en Afrique, rappelant l’adoption récente à Alger de « l’Appel d’Alger » relatif à des plateformes numériques africaines justes, sécurisées et responsables.
Déploiement progressif de la 5G
Sur le volet des technologies mobiles, le ministre a évoqué le lancement officiel de la technologie de cinquième génération (5G), entrée en service au début du mois en cours dans plusieurs wilayas. Le déploiement de cette technologie se poursuivra progressivement pour couvrir l’ensemble des régions du pays.
Paiement électronique : 150 millions d’opérations en 2025
Concernant les services financiers numériques, M. Zerrouki a révélé que l’année 2025 a enregistré près de 150 millions d’opérations de paiement via la carte Eddahabia. Il a également annoncé le lancement prochain de nouvelles applications numériques, dont l’application « Cashless », destinée à soutenir les opérateurs économiques et les commerçants.
À travers ces projets structurants — nouveau câble sous-marin, extension de la fibre optique et généralisation de la 5G — les autorités ambitionnent de doter l’Algérie d’une infrastructure numérique robuste et performante. Des mesures qui devraient contribuer de manière significative à l’amélioration durable de la connexion Internet, tout en accompagnant la transformation numérique du pays.
