Par Mounia Hammoud
Chaque année, lors de l’Aïd en Algérie, une nouvelle dynamique économique se dessine avec l’émergence de métiers saisonniers.
Ces opportunités sont principalement exploitées par des jeunes chômeurs qui trouvent dans cette période festive une source de revenus significative.
Pour l’Aïd El Adha, parmi ces métiers, celui de griller les têtes des moutons sur un feu de bois ou de gaz pour éliminer le duvet est devenu particulièrement populaire à Oran.
Des “PME” lucratives
Installés dans les quartiers et groupements urbains, quelques heures après le sacrifice du mouton, ces jeunes offrent un service spécialisé à des tarifs variés, répondant ainsi à une demande croissante des citoyens.
À titre d’exemple, des quartiers populaires comme Maraval, Belgaid et Ain El Beida à Yaghmoracen sont devenus des centres d’activité pour ces métiers saisonniers pendant l’Aïd, attirant à la fois les prestataires de services et une clientèle locale en quête de commodité et d’efficacité dans la préparation des festivités.
Cette pratique de griller les têtes permet aux jeunes de réduire les odeurs et autres désagréments pour les habitants des appartements et des petites propriétés environnantes. Les tarifs pour griller les têtes varient généralement entre 500 et 1500 dinars, selon la taille et le poids de la tête du mouton.
Cette pratique, en plus de générer des revenus pour les jeunes participants, contribue également à atténuer les nuisances olfactives pour certaines ménagères souffrant de maladies respiratoires et autres allergies ainsi que pour les voisins.
Rien ne se perd, tout rapporte!
Parallèlement, d’autres activités saisonnières telles que le nettoyage des tripes et des abats sont également proposées, souvent par des femmes. Avant même l’Aïd, elles publient des annonces sur les réseaux sociaux comme Facebook, offrant leurs services à des tarifs allant de 1000 à 2000 dinars.
Ces initiatives non seulement allègent le fardeau des ménagères, mais elles marquent également un changement progressif dans les rôles traditionnels au sein des foyers algériens.
En déléguant ces tâches à des jeunes et des femmes compétents, les familles peuvent profiter pleinement de la fête sans le stress des préparatifs intensifs.
De plus, ces métiers saisonniers deviennent de plus en plus attractifs pour les jeunes en quête d’opportunités économiques, ainsi que pour les femmes désireuses de contribuer financièrement au foyer tout en conservant une flexibilité dans leur emploi du temps.
En somme, cette économie informelle dynamique reflète une adaptation moderne des traditions festives.
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