L’Algérie s’apprête à faire un pas de géant vers l’autosuffisance alimentaire et l’ambition régionale.
Ainsi, le pays est le lieu de construction de ce qui est présenté comme l’une des plus grandes installations laitières intégrées au monde.
Ce projet monumental, mené par l’entreprise allemande d’ingénierie industrielle GEA en partenariat avec la société qatarie Baladna, vise à transformer la production laitière algérienne et à réduire la dépendance historique du pays à l’égard de la poudre de lait importée.
Un pari sur la sécurité alimentaire nationale
En effet, l’initiative répond à une préoccupation majeure de longue date pour l’Algérie : sa sécurité alimentaire. L’objectif principal de cette installation est de combiner un élevage laitier à grande échelle avec des unités de transformation à haute capacité. Ces unités seront capables de produire de la poudre de lait et d’autres produits laitiers, non seulement pour le marché intérieur, mais aussi pour l’exportation régionale.
En outre, le projet est emblématique d’une tendance croissante des entreprises industrielles européennes à rechercher des partenariats en dehors de l’Union européenne. Ces régions offrent des cadres réglementaires et des disponibilités foncières qui permettent le développement d’opérations agricoles à une échelle industrielle difficilement réalisable en Europe.
Pourquoi le choix de l’Algérie ?
Selon le site espagnol Euro Weekly News, le choix de l’Algérie s’explique par une combinaison de facteurs décisifs : la disponibilité de vastes terres, des ressources en eau fiables et des incitations à l’investissement soutenues par le gouvernement.
Ni l’Espagne ni le Maroc, malgré leurs secteurs agricoles avancés, n’auraient pu offrir cette même synergie entre disponibilité foncière, souplesse réglementaire et alignement sur les objectifs de sécurité alimentaire nationale, selon la même source.
Des spécifications techniques de pointe
L’installation sera une usine laitière entièrement intégrée. Elle comprendra :
• Une ferme laitière massive conçue pour accueillir des dizaines de milliers de têtes de bétail.
• Une unité de transformation et de production de poudre de lait pour un rendement industriel.
• Un système de logistique et de distribution pour approvisionner le marché national et les pays voisins.
L’entreprise allemande GEA apportera son expertise technique de pointe. Elle mettra en œuvre des systèmes de traite automatisés, des solutions de stockage à température contrôlée et des technologies de production de poudre à grande échelle. Cette intégration verticale, regroupant élevage, transformation et distribution, vise à créer un pôle industriel moderne de haute capacité pour la production laitière en Afrique du Nord.
Impact économique et régional
Par ailleurs, ce projet est non seulement crucial pour l’Algérie, mais il porte également des implications régionales et même européennes.
● Avantages pour l’Algérie : Il devrait générer des avantages économiques substantiels, notamment par la création d’emplois, le développement de chaînes d’approvisionnement locales et le transfert de compétences dans les technologies laitières modernes. Il s’inscrit pleinement dans la stratégie de diversification économique de l’Algérie.
● Influence sur l’Europe : Pour les entreprises européennes, l’implication de l’Allemagne démontre une tendance à délocaliser la production agricole à forte capacité en dehors de l’UE pour contourner les limitations réglementaires et environnementales, tout en maintenant des normes de production élevées et la compétitivité mondiale.
Enfin, l’Algérie, en s’associant à l’expertise allemande et aux capitaux qataris, pourrait bien s’imposer comme un acteur incontournable de la production laitière régionale.

