Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), s’est réuni ce vendredi 19 décembre 2025 en Conseil national, afin de déterminer sa participation ou non aux prochaines élections législatives et municipales de 2026
Ainsi, la formation politique présidée par Atmane Mazouz, est pour ainsi dire à la croisée des chemins. Entre une participation en dépit de ce qu’il considère comme étant un « climat défavorable » ou poursuivre sa politique du « boycott », laquelle est rejetée par sa base militante.
« l’absence de combat comporte des risques»
En effet, c’est devant ce débat de fond que se trouve actuellement le RCD. Les congressistes, ont pour délicate mission de trouver un juste équilibre entre l’opposition et le pragmatisme politique. Conscient de ces défis, le président du RCD, M.Atmane Mazouz, a exposé sa vision et ses convictions à ce propos, lors du discours d’ouverture du Conseil national.
Pour M.Mazouz, le RCD est une «force d’opposition mais aussi force de proposition» et de fait, selon ses dires, ne peut se contenter d’un retrait qui, même justifié par les carences du système politique. « Notre responsabilité historique est de porter la voix du changement là où se prennent — ou se confisquent — les décisions, y compris dans des espaces imparfaits, verrouillés et hostiles», a-t-il fait remarquer. À travers cette déclaration, l’intention du premier responsable du parti est limpide : le RCD voudrait prendre part aux prochaines échéances électorales.
Cependant, Atmane Mazouz, n’a pas omis de relever certains « obstacles » qui rendent la question délicate à trancher. Ainsi, pour M.Mazouz, l’engagement du RCD «ne peut être ni aveugle ni inconditionnel», a-t-il affirmé. Selon l’orateur, il doit être accompagné d’une interpellation ferme des autorités autour de principes:
• – l’ouverture réelle et effective du champ politique
• – les mesures de détentes en faveur des détenus d’opinion
• – la fin des ingérences administratives et sécuritaires dans le processus électoral
• – l’égalité d’accès aux médias publics
• – la transparence des opérations électorales à toutes les étapes
• – le respect strict de la volonté populaire
Dans la foulée, le conférencier notera que la formation politique qu’il dirige connaît ces obstacles, les limites, et mesure les risques. «Mais l’absence de combat comporte elle aussi des risques majeurs : celui de l’effacement politique, celui de la normalisation de l’arbitraire, celui de la résignation collective», insistera M.Mazouz.
Le RCD s’en prend à la folie de Ferhat Mhenni
Par ailleurs, le président du RCD est revenu sur la « folie » de Ferhat Mhenni et ses acolytes en déclarant depuis Paris, une imaginaire et ubuesque « indépendance » de la Kabylie.
Pour Atmane Mazouz, l’Algérie n’est pas une somme de fragments concurrents. «Elle est une unité forgée dans la diversité, une nation construite par des apports multiples, un destin commun porté par des mémoires plurielles», soulignera-t-il. Et de poursuivre « opposer ces appartenances, les hiérarchiser ou les instrumentaliser est une trahison de l’histoire nationale». Selon Atmane Mazouz, la « lubie » de Ferhat Mhenni, ouvre la voie aux manipulations, aux extrémismes et à l’autoritarisme. «Notre fidélité n’est pas sélective.
Elle va à l’ensemble des combats des Algériens : hier pour l’indépendance, aujourd’hui pour les libertés, la justice, l’égalité et la citoyenneté», a-t-il rappelé.
Enfin, le conférencier a tenu à remettre les choses au clair au sujet de la disposition du drapeau amazigh au côté de l’emblème national. « Le drapeau algérien est le fruit d’un sacrifice commun. Il est né dans la douleur de la colonisation, trempé dans le sang des martyrs, hissé par des femmes et des hommes venus de toutes les régions, de toutes les cultures et de toutes les langues de ce pays. Il ne représente pas une identité contre une autre, mais l’aboutissement d’une lutte partagée pour la liberté, la dignité et la souveraineté du peuple algérien», dit-il.
Et d’enchaîner « L’emblème amazigh, lui, n’est pas une rupture. Il est une racine. Il rappelle que cette terre a une profondeur historique, culturelle et humaine plurimillénaire. Il dit que l’Algérie ne s’est pas inventée en 1962, mais qu’elle s’est réveillée à elle-même après une longue nuit coloniale. Cet emblème n’exclut pas, il relie ; il n’oppose pas, il complète», a-t-il conclu.
