Cela fait dix mois, et plus précisément le 25 février 2025, que le village Ouled Aissa, à la périphérie de la ville de Draâ El Mizan, au sud-ouest de Tizi-Ouzou, a été touché par un glissement de terrain dont l’origine n’est pas encore déterminée.
Ainsi, au total plus de 70 habitations ont subi des fissures. Après des expertises du CTC, une soixantaine d’entre elles ont été réformés. Leurs occupants ont été relogés en urgence dans des logements sociaux à la cité des 1000 logements, pôle urbain premier novembre 1954, connue sous la cité » Cosider ».
Dangereuses fissures !
Néanmoins et selon des informations recueillies sur place, d’autres habitations sont fissurées depuis si bien que la peur gagne de plus en plus les habitants stabilisés dans ce village qui offre un décor lugubre quand on voit toutes ces persiennes arrachées par le vent et les dégradations subies depuis ce jour fatidique.
En effet et selon certains sinistrés, ces derniers ont le sentiment d’être « oubliés » par les autorités. « Notre habitation n’a pas été touchée lorsque le glissement a frappé le village. À la fin du mois de novembre, des fissures ont apparu sur les murs. Si rien n’est fait pour stabiliser le sol, je crains de mauvais jours », lance un habitant accosté devant sa maison.
Il est vrai que, dernièrement, lorsque le ministre des Travaux publics avait inauguré le tronçon de 5 km de cette pénétrante, et plus précisément le 4 novembre 2025, il s’est enquis de la situation de ces sinistrés et a recommandé à faire des études en vue de prendre les mesures qui s’imposent.
« On veut rentrer chez nous ! »
D’autres sinistrés affirment vouloir rentrer chez-eux, car ils ont tout laissé sur place et leur vie est là-bas. « Voilà, maintenant, on va presque passer une année dans cette cité. Mais, nous n’arrivons pas à nous y habituer parce que nous avons laissé le labeur de toute une vie dans notre village. La plupart d’entre nous n’arrive plus à vivre dans des appartements. Pour le moment, c’est le flou total. Aucune suite n’est donnée à nos doléances notamment les indemnisations. Nous craignons le parcours du combattant. Actuellement, nous ne voyons rien à venir « , nous confie avec amertume un septuagénaire déplacé de Ouled Aissa à la Cité Cosider.
Et de poursuivre: « depuis cette horrible nuit de février, je me considère comme mort. Chaque jour que Dieu fait, je n’espère que retourner à Ouled Aissa et construire une maison aussi petite soit-elle même si j’ai perdu une villa de trois étages. Que Dieu exauce mon vœu !».
Une indemnisation « inéquitable »
Tout comme notre interlocuteur, tous les «déplacés» de Ouled Aissa ont la même idée en tête, retourner dans le village qui les a vus naître. Interrogé si des démarches sont toujours en cours, il répondra que des écrits ont été faits et envoyés à la wilaya.
Ce sinistré souhaitera que le wali leur accorde une audience pour débattre de leur situation car comme lui, tous ces » délogés » de Ouled Aissa craignent qu’ils soient oubliés dans ces appartements alors que certains ont peur d’être mis en face du dilemme » ou le logement ou l’indemnisation ». Cela les hante chaque jour. » Nous avons entendu qu’on doit choisir soit le changement soit l’indemnisation. Est-il normal qu’un F3 dans un bâtiment a la même valeur qu’ une villa de deux voire trois étages ? », s’interrogera un autre intervenant qui s’est joint à notre discussion.
Cela étant, les sinistrés de Ouled Aissa, exaspérés par cette longue attente, appellent le Président de la République, M. Abdelmajid Tebboune, à presser tous les responsables de ce dossier à faire vite d’autant plus que c’est l’hiver et que d’autres habitations ne tombent et régler définitivement le problème de Ouled Aissa, commune de Draâ El Mizan dans la wilaya de Tizi ouzou. En tout cas, c’est un village rayé de la carte.


