Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, M. Brahim Merad, a pris part ce jeudi aux travaux de la réunion des ministres de l’Intérieur du Groupe des sept (G7) à Mirabella Eclano, en Italie.
Cette rencontre, qui regroupe les représentants des sept principales puissances industrielles mondiales, a vu la participation de l’Algérie, offrant ainsi une plateforme pour aborder des enjeux cruciaux, notamment la question de la migration.
Des paradoxes à juguler
En effet, dans son discours, le ministre Merad a souligné l’importance historique de la migration dans le développement de l’humanité, tout en mettant en lumière les défis contemporains liés à ce phénomène. Il a déclaré : « La migration a contribué à l’avancement de l’humanité dans divers domaines, créant des espaces d’échange et de diversité culturelle et sociale, et constituant un pilier fondamental du développement économique des sociétés ».
Cependant, le ministre a également pointé du doigt la complexification récente de la situation migratoire, caractérisée par des flux croissants de migrants irréguliers, tout en attribuant cette évolution à l’instabilité dans les pays d’origine, à la détérioration des conditions de sécurité, ainsi qu’à la faiblesse des structures de développement dans ces régions.
Des défis multidimensionnels
Dans ce sillage, M. Merad a exposé les défis auxquels l’Algérie fait face en matière de migration, soulignant la nature multidimensionnelle de ces enjeux : « L’Algérie est confrontée à des défis majeurs dans le domaine de la migration depuis de nombreuses années, qui se sont récemment intensifiés de manière rapide et complexe ». Il a notamment mis en exergue les liens étroits entre la migration irrégulière, le terrorisme, la criminalité transfrontalière et d’autres activités illégales.
Une vision méthodique et objective
Le ministre a détaillé l’approche algérienne face à ces défis, basée sur une vision méthodique et objective. Cette stratégie englobe des aspects juridiques, humanitaires, opérationnels et développementaux. Pour illustrer l’efficacité de cette approche, M. Merad a révélé que depuis le début de l’année 2024, environ 80.000 migrants irréguliers ont été rapatriés, et de nombreux réseaux criminels transnationaux ont été démantelés.
Par ailleurs, la coopération internationale a été mise en avant comme un élément clé de la stratégie algérienne. Le ministre a salué la collaboration fructueuse avec l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), qui a facilité le retour volontaire de plus de 6000 migrants irréguliers vers leurs pays d’origine depuis le début de l’année en cours.
Plaidoyer pour une approche globale et solidaire
M. Merad a insisté sur la nécessité d’une approche globale, intégrée et solidaire pour traiter efficacement la question migratoire, tout en plaidant pour une vision qui s’attaque aux causes profondes du phénomène, en mettant l’accent sur la sécurité, la stabilité et le développement dans les pays d’origine.
Dans cette optique, le ministre a souligné l’engagement continu de l’Algérie, sous la direction du Président Abdelmadjid Tebboune, à soutenir les efforts de développement dans les pays africains. Il a également appelé à une attention particulière aux conditions de vie des communautés algériennes à l’étranger, exhortant les partenaires internationaux à renforcer la lutte contre l’extrémisme, la discrimination, l’islamophobie et les discours de haine.
En conclusion, M. Merad a réaffirmé l’engagement de l’Algérie à participer et à coordonner ses efforts pour traiter le phénomène migratoire selon une vision globale, répondant aux aspirations communes face à ces défis complexes.
