Dans un contexte mondial marqué par des fluctuations économiques et des défis liés à la sécurité alimentaire, l’Algérie renforce ses efforts pour réguler son marché intérieur et protéger le pouvoir d’achat de ses citoyens.
Ce jeudi 6 févier 2025, le ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, M. Tayeb Zitouni, s’est exprimé devant l’Assemblée populaire nationale (APN), en détaillant les mesures prises pour garantir un approvisionnement stable, lutter contre la spéculation et promouvoir les produits nationaux.
Le ministre, est revenu sur les principaux axes de ce plan ambitieux, qui vise à assurer une croissance économique durable tout en répondant aux besoins quotidiens des Algériens.
Subventions : Plus de 10 000 milliards de centimes alloués pour ces produits…
Le ministre a ouvert son intervention en réaffirmant l’engagement du gouvernement à maintenir un dialogue constructif avec les membres de l’Assemblée populaire nationale. « Notre interaction continue avec les députés traduit notre volonté commune de renforcer la relation entre les pouvoirs exécutif et législatif, conformément à la Constitution », a-t-il déclaré.
Il a également souligné que son département a répondu à toutes les préoccupations soulevées par les députés dans les délais légaux, tout en recevant personnellement des groupes de parlementaires pour discuter des enjeux locaux liés au commerce intérieur. L’une des priorités du gouvernement est de protéger le pouvoir d’achat des citoyens, notamment à travers des mesures de compensation des prix des produits de base.
En 2024, des sommes importantes ont été allouées pour soutenir les prix de produits essentiels tels que :
- Le café vert : 2,994 milliards de DA,
- L’huile alimentaire et le sucre blanc : 98,871 milliards de DA,
- Ainsi que pour compenser les coûts de transport des marchandises vers les régions du Sud : 957 millions de DA.
« Ces mesures visent à garantir que chaque citoyen, quelle que soit sa région, ait accès à des produits de qualité à des prix abordables », a expliqué le ministre.
La sécurité alimentaire en leitmotiv
Dans un contexte international marqué par des tensions et des crises, la sécurité alimentaire est devenue un enjeu stratégique pour l’Algérie. Le ministre a insisté sur la nécessité de renforcer l’autosuffisance en produits stratégiques et de constituer des stocks de sécurité. « Notre objectif est de stimuler la production agricole et industrielle pour atteindre l’autosuffisance et réduire notre dépendance aux importations », a-t-il affirmé. Il a également rappelé les efforts déployés pour moderniser les infrastructures et encourager l’innovation dans les secteurs clés.
Pour anticiper les fluctuations du marché, un programme préventif a été mis en place, impliquant les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, du commerce extérieur et des collectivités locales. « Nous travaillons en étroite collaboration avec les acteurs économiques et les associations professionnelles pour identifier et traiter les déséquilibres potentiels », a-t-il précisé.
Zitouni relance de la société « Magro »
Par ailleurs, l’année 2025 verra la relance de la société « Magro », qui possède actuellement 9 marchés régionaux de fruits et légumes, avec un plan de modernisation et de développement de ses activités pour renforcer son rôle dans l’approvisionnement et la régulation du marché national en produits agricoles et alimentaires, tout en la préparant à établir des partenariats économiques rentables.
Renforcement des contrôles et lutte contre les pratiques illégales
La régulation du marché national passe également par un renforcement des contrôles et une lutte accrue contre les pratiques illégales telles que la spéculation et la fraude. En 2024, plus de 6,4 millions d’interventions ont été enregistrées, dont 174.000 concernant des pratiques de spéculation illégale, ayant donné lieu à 9.358 infractions. « Nous avons mis en place des mécanismes pour surveiller les prix et les marges bénéficiaires, notamment pour les produits de grande consommation comme les légumes secs, le riz et les viandes importées », a indiqué le ministre.
La numérisation des procédures de contrôle et la modernisation des laboratoires d’analyse font également partie des priorités. « Nous avons lancé un projet de carte nationale des laboratoires (GEOLAB) et nous prévoyons de mettre en service cinq nouveaux laboratoires en 2025 », a-t-il ajouté. Ces mesures visent à garantir la qualité et la sécurité des produits tout en renforçant la confiance des consommateurs.
Ramadan 2025 : Des mesures fortes !
Le ministre a également détaillé les mesures prises pour assurer un approvisionnement régulier et équilibré du marché pendant le mois de Ramadan. « Nous avons augmenté les quantités d’huile alimentaire et de sucre blanc disponibles sur le marché, avec une hausse de 50 % à partir de janvier 2025 », a-t-il expliqué.
Un programme exceptionnel d’importation de 13.000 tonnes de viande rouge a également été approuvé pour répondre à la demande accrue pendant cette période. Par ailleurs, 522 marchés de proximité seront organisés dans toutes les communes, avec des ventes promotionnelles et des réductions sur les produits de consommation courante. « Nous mobilisons toutes les équipes pour suivre les chaînes d’approvisionnement et garantir que les produits atteignent les consommateurs dans les meilleures conditions », a-t-il assuré.
Vers une économie plus résiliente et inclusive
En conclusion, le ministre a réaffirmé l’engagement du gouvernement à poursuivre les réformes économiques tout en protégeant les acquis sociaux. « Notre objectif est de construire une économie résiliente, capable de faire face aux chocs externes et de répondre aux besoins de nos citoyens », a-t-il déclaré. Il a également salué le rôle du secteur privé dans le développement des réseaux de distribution et appelé à une collaboration accrue entre tous les acteurs économiques. À travers ces mesures, l’Algérie démontre sa détermination à relever les défis économiques actuels tout en œuvrant pour un avenir plus prospère et plus stable.
