L’alliance algéro-italienne franchit un nouveau cap dans sa diversification stratégique. Au-delà du partenariat énergétique historique qui a longtemps constitué l’épine dorsale des relations bilatérales, Alger et Rome orchestrent désormais un rapprochement multisectoriel ambitieux.
Ainsi, les deux pays méditerranéens œuvrent activement à élargir leur coopération vers des domaines variés. Cette dynamique prendra une nouvelle dimension ce lundi avec l’arrivée attendue du ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, à Alger, pour assister un forum d’affaires réunissant les acteurs économiques des deux rives de la Méditerranée, symbole d’une relation bilatérale en pleine mutation.
Des relations économiques en plein essor
En effet, selon l’agence italienne Agenzia Nova, qui rapporte l’information, Antonio Tajani considère que sa visite en Algérie fait partie des efforts de l’Italie pour diversifier ses relations économiques, en particulier en s’orientant vers des régions comme le marché africain, l’Extrême-Orient, l’Amérique du Sud, les Balkans, le Mexique, et bien d’autres. Les liens économiques entre l’Algérie et l’Italie se renforcent de plus en plus, non seulement par les statistiques des échanges commerciaux, mais aussi par l’augmentation constante des investissements directs italiens en Algérie.
Des exportations croissantes vers l’Italie
D’après les informations fournies par l’agence, Rome est la première destination des exportations algériennes, et l’Italie se classe troisième parmi les fournisseurs de l’Algérie en matière de divers produits. Les exportations algériennes vers l’Italie représentent près de 25 % du total des exportations algériennes, toutes catégories de produits confondues, y compris l’énergie, sur les onze premiers mois de l’année dernière. Ce volume d’exportation s’élève à presque 10 milliards d’euros, tandis que les importations italiennes en provenance d’Italie atteignent 2,5 milliards d’euros. Les échanges commerciaux entre les deux pays sont dominés par les produits énergétiques, notamment le gaz naturel, qui représente près de 8,5 milliards d’euros des exportations algériennes vers l’Italie en 2024.
En plus du gaz naturel, les produits issus du raffinage du pétrole constituent 9 % des exportations algériennes, soit 897 millions d’euros, suivis par le pétrole brut avec une valeur de 388 millions d’euros, ainsi que d’autres produits comme les produits chimiques de base, le fer et l’acier, le ciment, la chaux et le gypse. Du côté des importations algériennes en provenance de l’Italie, les véhicules et les machines industrielles dominent avec une valeur de 750 millions d’euros, suivis des produits dérivés du raffinage du pétrole pour 229 millions d’euros, ainsi que d’autres produits comme les engrais, le plastique et les produits chimiques de base, portant la valeur totale des importations à 2,5 milliards d’euros.
L’Italie renforce son expansion en Algérie
Quant aux investissements, l’Italie continue d’investir massivement en Algérie. En 2023, les investissements directs italiens ont atteint près de 9 milliards d’euros, sans compter les projets en partenariat. L’un des projets les plus marquants est celui de Bonifiche Ferraresi (BF), qui prévoit la construction d’un projet intégré de production de céréales et de légumineuses à Timimoun, avec un investissement d’environ 500 millions de dollars. De plus, plusieurs secteurs stratégiques sont désormais ciblés pour la coopération algéro-italienne, au-delà des hydrocarbures, tels que l’automobile, l’énergie solaire, l’agriculture, et bien d’autres secteurs qui devraient se développer prochainement. Le forum d’affaires algéro-italien prévu demain à Alger représente ainsi une nouvelle opportunité pour rassembler les acteurs économiques des deux pays et élaborer une vision commune pour de futurs projets de partenariat.
