Le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et des transports accélère sa transition numérique.
Ainsi, parmi les projets phares annoncés figure le lancement prochain du nouveau modèle de passeport, intégrant une page de données en polycarbonate, ainsi que l’objectif stratégique d’atteindre une administration totalement dématérialisée d’ici 2029, reposant sur des services sécurisés et des plateformes interconnectées.
La souveraineté des données au menu
En effet, ces orientations ont été présentées par Amar Boudarbala, directeur général de la modernisation, des documents et des archives au ministère, lors d’une journée parlementaire organisée au Conseil de la nation sous le thème : « La transformation numérique en Algérie : un choix stratégique et une concrétisation de la vision du Président de la République ».
Dans son intervention, le responsable a expliqué que la vision du ministère en matière de transformation numérique repose sur plusieurs piliers fondamentaux, à savoir l’amélioration de l’expérience du citoyen par la réduction du contact direct avec l’administration, la mise à disposition de services publics fluides et efficaces, l’unification des systèmes d’interopérabilité à l’échelle nationale, ainsi que la garantie de la souveraineté et de la sécurité des données à travers une infrastructure nationale sécurisée.
La simplification des procédures administratives et la production numérique des services figurent également parmi les priorités stratégiques du secteur.
Des priorités stratégiques à fort impact sur le citoyen
En outre et selon M. Boudarbala, les priorités du secteur concernent en premier lieu la numérisation des services à fort impact, notamment la numérisation de l’état civil, le développement des documents biométriques, la généralisation des services électroniques via le guichet unique, ainsi que la transition progressive vers une administration sans papier.
Ces actions s’inscrivent également dans la mise en place de l’identité numérique, à travers la création d’une base de données centrale évitant les doublons et incohérences d’identité, l’adoption du numéro d’identification national unique, l’identité numérique nationale et l’exploitation électronique de la carte nationale d’identité.
Une infrastructure numérique nationale sécurisée
La stratégie repose également sur le développement d’une infrastructure nationale avancée, comprenant un centre de données sectoriel et un réseau de communication interne sécurisé reliant les collectivités locales et les autres secteurs ministériels. Elle inclut aussi des systèmes sécurisés de gestion des données massives, le renforcement de la cybersécurité, la protection des données à caractère personnel et l’amélioration de la résilience cybernétique, considérée comme une priorité absolue face aux cybermenaces.
IA et gouvernance numérique
Le ministère mise sur une gouvernance numérique efficace, fondée sur le suivi de la performance, l’amélioration continue, le renforcement de l’interconnexion avec les secteurs ministériels et le développement des compétences numériques.
L’accompagnement du changement au sein de l’administration et l’exploitation de l’intelligence artificielle dans l’analyse des données massives permettront d’anticiper les besoins des collectivités locales et d’améliorer la prise de décision.
Des avancées concrètes déjà enregistrées
La transformation numérique a permis l’interopérabilité avec 56 secteurs ministériels et organismes publics via des interfaces sécurisées, réduisant considérablement le nombre de documents exigés dans les dossiers administratifs.
Le numéro d’identification national unique a été généralisé comme base de l’interconnexion des services à distance. Plus de 23 opérations de croisement de données ont été menées entre l’état civil et d’autres secteurs gouvernementaux afin d’assurer une identité certifiée. Dans ce cadre, plus de 100 millions de documents d’état civil ont été numérisés, permettant le lancement du registre national automatisé de l’état civil.
Par ailleurs, plus de 38 millions de documents d’identité biométriques ont été recensés, dans le cadre de la transition des documents de voyage des supports papier vers des documents biométriques hautement sécurisés.
Des projets structurants au cœur de la réforme
Plusieurs projets constituent le socle de la transformation numérique de l’administration publique, notamment :
- le système national de l’identité numérique, en coordination avec le Haut-Commissariat à la numérisation ;
- la plateforme nationale du numéro d’identification national unique
- la généralisation de l’exploitation électronique de la carte nationale d’identité biométrique ;
- le registre national de l’état familial (numérisation de la carte de l’état familial)
- le guichet électronique des documents sécurisés ;
- la numérisation de la gestion des ressources humaines du secteur.
Un nouveau système national d’immatriculation des véhicules
Le ministère développe également un système national d’enregistrement et d’immatriculation des véhicules, interconnecté avec plusieurs bases de données nationales, notamment celles de l’état civil, des douanes, du commerce, des mines et de la sûreté nationale.
Ce dispositif permettra un suivi complet des transactions, la constitution d’une base de données nationale unifiée, la lutte contre la fraude et le double enregistrement, ainsi que la facilitation de l’échange d’informations entre les différentes administrations concernées.
83 projets de numérisation programmés pour 2025-2026.
Dans le cadre de la stratégie nationale de transformation numérique, élaborée avec le Haut-Commissariat à la numérisation, un plan sectoriel 2025-2026 comprenant 83 projets a été arrêté.
Quatre projets sont classés prioritaires :
le système automatisé du numéro d’identification national unique ;
le système national de l’identité numérique ;
le registre national de l’état familial ;
le système national d’immatriculation des véhicules.
Vers la généralisation des services numériques à distance
Enfin, le directeur général a annoncé le lancement prochain du service de demande de passeport à distance. Il a précisé que la période 2025-2026 sera consacrée à des projets nationaux à fort impact sur le citoyen et l’administration, notamment la modernisation complète de l’état civil, le développement et l’interconnexion de l’identité numérique avec les services publics, la numérisation des services essentiels des collectivités locales et le déploiement de plateformes numériques unifiées.
Ces projets constituent le socle du passage d’une numérisation partielle à une numérisation globale, au service d’une administration moderne, performante et orientée vers le citoyen.


