Le Maroc, du moins son Makhzen, qui tente par tous les moyens, même les plus abjects de faire sien le territoire du Sahara occidental, vient d’être destinataire d’un « bras d’honneur » de la part d’un parti espagnol, au sujet de l’enclave de Melilla.
Ainsi, le Parti populaire (PP) espagnol a créé la surprise en décidant de tenir la réunion de son comité exécutif national à Melilla, et non à Madrid. Il s’agit là d’un choix hautement symbolique, porteur d’un message politique clair à l’adresse du Maroc : la souveraineté espagnole sur la ville n’est pas négociable.
Une initiative à forte portée politique
En effet, lors de cette rencontre, le président du PP, Alberto Núñez Feijóo, a insisté sur la nécessité de préserver le « caractère européen » de Melilla et de défendre la cité face à ce qu’il a qualifié de « pression migratoire ».
En filigrane, un avertissement adressé à Rabat, qui continue de brandir l’arme migratoire pour exercer une influence régionale. Le choix de Melilla n’est pas anodin. Il intervient à un moment où les tensions en Afrique du Nord et le dossier de la migration connaissent des évolutions majeures.
Melilla est espagnole et européenne !
En agissant ainsi, le PP a voulu prendre les devants et affirmer une ligne politique plus ferme face à un voisin marocain souvent accusé de manipuler les flux migratoires pour obtenir des concessions diplomatiques.
Pour Feijóo, le silence face aux provocations pourrait être interprété comme une faiblesse. Le parti entend donc envoyer un message de clarté, à la fois à l’intérieur du pays et au-delà des frontières : Melilla est européenne, espagnole et le restera. Ce discours vise à consolider le sentiment d’appartenance à l’Union européenne et à rappeler que toute discussion sur l’avenir de la ville doit se faire dans le cadre du droit international, non sous la menace ou la pression.
Migration : le Maroc pointé du doigt
D’ailleurs, la question migratoire a occupé une place centrale dans les débats. Située aux portes du continent africain, Melilla subit de plein fouet les vagues d’immigration irrégulière, souvent perçues en Espagne comme un levier de pression orchestré par Rabat.
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Le PP a insisté sur le droit de l’Espagne à gérer souverainement ses frontières et ses politiques migratoires, sans ingérence extérieure. Ce discours s’adresse directement au Maroc, accusé d’user des migrants comme moyen de chantage diplomatique. Pour le PP, la sécurité nationale et la stabilité locale ne doivent pas dépendre des caprices d’un voisin qui, selon de nombreux observateurs, instrumentalise les crises migratoires pour peser sur les relations bilatérales.
L’économie de Melilla et Ceuta sous tension
Outre la question sécuritaire, les dirigeants du PP ont abordé les difficultés économiques que traversent Melilla et Ceuta, notamment depuis la fermeture par le Maroc des passages frontaliers et la restriction des échanges commerciaux traditionnels.
Ainsi, le parti accuse indirectement Rabat d’asphyxier économiquement les deux enclaves pour en fragiliser la population. C’est pourquoi il plaide pour des solutions durables visant à relancer l’économie locale par des circuits légaux et transparents, sans dépendre d’un commerce informel que le Maroc utilise comme moyen de pression.
Un ancrage européen pour contrer les ambitions marocaines
Le PP entend renforcer l’intégration de Melilla et Ceuta dans le projet européen, une stratégie destinée à verrouiller toute tentative de remise en cause de leur statut. D’ailleurs, Feijóo a annoncé avoir obtenu l’accord d’une commission parlementaire européenne pour visiter Melilla, un geste hautement symbolique qui témoigne du soutien des institutions européennes à la position espagnole. Pour Madrid, il s’agit de rappeler que Melilla n’est pas une simple enclave méditerranéenne, mais un territoire européen à part entière, bénéficiant d’un cadre légal, politique et économique protégé par l’Union européenne.
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Une opposition plus ferme que le gouvernement
Le geste du Parti populaire contraste avec la prudence du gouvernement socialiste de Pedro Sánchez, qui préfère une approche diplomatique plus discrète avec Rabat. Cette différence de ton révèle un clivage interne dans la politique étrangère espagnole : là où le gouvernement choisit le dialogue, l’opposition choisit la fermeté. Ainsi, en réunissant sa direction à Melilla, le PP a voulu occuper un vide laissé par l’exécutif, et affirmer que la défense de la souveraineté espagnole ne saurait être tributaire de considérations diplomatiques fluctuantes.
Une réponse politique aux ambitions régionales du Maroc
Cette initiative du PP s’inscrit dans un contexte régional marqué par la question du Sahara occidental et les visées expansionnistes de Rabat. En affichant sa présence à Melilla, le parti conservateur veut rappeler que l’Espagne n’a ni à négocier ni à justifier sa présence sur un territoire historiquement et juridiquement sien.
Le message adressé au « Makhzen » est sans équivoque : les tentatives marocaines d’influence ou de pression sur Melilla et Ceuta sont vouées à l’échec, car ces villes s’inscrivent désormais dans un réseau européen de soutien politique, économique et institutionnel.
Ainsi, en choisissant Melilla pour sa réunion, le Parti populaire espagnol a envoyé une double mise au point : à l’intérieur, un appel à la fermeté et à la défense des intérêts nationaux ; à l’extérieur, un rappel à Rabat que l’époque des pressions et du chantage migratoire est révolue. Melilla reste et restera espagnole — et, à travers elle, l’Europe montre qu’elle ne cédera pas aux ambitions régionales d’un voisin qui cherche encore à brouiller les frontières de la souveraineté.


