Par Mounia Hammoud
Encore une fois, la célébration du Mawlid Ennabawi à Oran, censée être un moment de paix et de spiritualité, a été ravagée par un déferlement de chaos et de feux incontrôlés à cause de l’utilisation des produits pyrotechniques.
Ainsi, durant nuit de dimanche à lundi, les rues d’Oran se sont transformées en véritables champs de bataille, avec des flammes dévorant tout sur leur passage, des cris, et des explosions assourdissantes. Malgré les mises en garde répétées, la ville a été le théâtre d’un dangereux festival pyrotechnique où la prudence semblait avoir totalement disparu.
Plusieurs quartiers «s’embrasent»
En effet, plusieurs quartiers, notamment Hai El Yasmine, Ederb, Gambetta, Miramar, et Saint Pierre, Belgaid, Victor Hugo c’était la panique totale. Des incendies à répétition ont été déclenchés dans des maisons à cause des jets de pétards ou des bougies laissées sans surveillance. Partout, c’était la même histoire : des maisons en proie aux flammes, et des blessés victimes de ces jouets de mort que sont les pétards et autres feux d’artifice.
À Miramar, c’est même une voiture qui a été entièrement calcinée près du lycée El Lofi , une scène d’apocalypse qui a enflammé les réseaux sociaux . Des images effrayantes de palmiers en feu ont été aussi diffusées.
Dans certains quartiers, les habitants ont dû passer une véritable nuit blanche,veillant sans relâche face aux risques d’incendies et aux explosions incessantes qui perturbaient leur sommeil et mettaient en péril leur sécurité.
Malgré une mobilisation des services de protection civile, la situation était hors de contrôle. Les unités de secours, pourtant prêtes pour l’occasion, ont été débordées face à l’ampleur des dégâts et au nombre de foyers à éteindre. Le calme d’une nuit dédiée normalement à la prière s’est transformé en cauchemar, où le bruit des explosions couvrait même celui des appels à l’aide.
Entre terreur et désolation!
Les blessures, bien que souvent superficielles, se sont multipliées. Des enfants et des adultes, imprudents ou simplement malchanceux, ont vu leurs mains brûlées. Ces scènes de désolation ont laissé derrière elles une amertume difficile à effacer. Le bilan est clair : malgré les interdictions, malgré les avertissements, le Mawlid est devenu synonyme de terreur et de flammes.
Et chaque année, le scénario infernal se répète. Il est désormais évident que les simples avertissements et campagnes de sensibilisation ne suffisent plus. Les pétards, feux d’artifice, et autres produits dangereux ne se contentent plus de surgir pour le Mawlid : ils envahissent les mariages, les événements sportifs, et chaque grande occasion, comme si la ville s’était accoutumée à vivre sous la menace constante de ces produits dangereux.
Des saisies opérées, mais…
Dans le cadre de la lutte contre la vente illégale de ces produits, la police d’Oran a réalisé une série d’opérations de saisie, confisquant 150 000 unités de pétards et de feux d’artifice, selon un communiqué rendu public hier soir par la sûreté de wilaya.
Ces opérations s’inscrivent dans les efforts accrus pour contrôler la distribution et l’utilisation de ces produits, dont l’usage devient chaque année de plus en plus dangereux.
Outre les dégâts matériels et humains, ce sont des milliers de dinars qui partent littéralement en fumée à chaque célébration, à travers l’achat et l’utilisation massive de pétards et feux d’artifice, transformant ce moment de fête en un gaspillage dangereux. Loin d’être un simple jeu d’enfant, ces produits transforment nos fêtes en moments d’angoisse et de destruction. La ville d’Oran, ce soir-là, a montré une nouvelle fois que tant que la situation ne sera pas prise à bras-le-corps, le cycle infernal continuera.
M.H