Au moment où les populations Gazaouis meurent littéralement de faim, dans l’indifférence totale de la Communauté internationale et le cynisme inhumain d’Israël, quelques rares voix osent dénoncer, ce qui est considéré comme le premier «génocide filmé» de l’histoire.
Ainsi, l’Organisation des Nations Unies (ONU) et plus de 160 ONG ont dénoncé ce qu’ils qualifient de « système de distribution militarisé des aides humanitaires à Gaza », et rajoutent que ce procédé inhumain « précipite l’enclave dans la famine ».
Un « champ de bataille» pour des miettes
En effet, pour un sac de farine, une bouteille d’eau, quelques conserves, des centaines de civils palestiniens désespérés sont tombés et tombent encore sous les balles de l’occupant sioniste. « Des civils continuent d’être tués alors qu’ils cherchent de la nourriture à Gaza », a indiqué l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), sur le réseau social X.
La directrice de la communication de cet organisme onusien, Juliette Touma, a tiré à boulets rouges sur le nouveau mécanisme de distribution de l’aide israélo-américain, le qualifiant de « champ de bataille ».
La GHF israélienne décriée
En outre et selon les rapports de l’ONU, les 400 points de distribution gérés par le bureau onusien des affaires humanitaires ont été remplacés par seulement quatre sites, tous contrôlés par l’armée israélienne. « Deux millions de personnes sont ainsi contraintes de converger vers des zones militarisées, surpeuplées, et constamment visées par les tirs », précise-t-on.
De plus, la communauté humanitaire a lancé un appel pour mettre fin de la prétendue “Fondation humanitaire de Gaza” (GHF), gérée par l’armée sioniste, « car elle ne fournit rien d’autre que la famine et des tirs de balles à la population », a dénoncé mardi Philippe Lazzarini, le chef de l’UNRWA.
Des «aides» meurtrières
Le même son de cloche chez 160 ONG dont Oxfam, Médecins du monde et Médecins Sans Frontières. Elles ont exigé l’abandon immédiat de ce dispositif qu’elles qualifient de « meurtrier », et demandent le retour aux mécanismes de coordination humanitaire existants sous l’égide de l’ONU, ainsi que la levée du blocus imposé par Israël sur l’aide humanitaire et les fournitures commerciales.
Selon M. Lazzarini, depuis le début de ce programme, au moins 500 personnes affamées ont été tuées et près de 4.000 blessées alors qu’elles luttaient désespérément pour se nourrir.
Les infrastructures de l’ONU ciblées
La folie meurtrière de l’armée de l’occupation sioniste ne recule devant rien. Ainsi, même des infrastructures civiles n’ont pas été épargnées. Une école de l’UNRWA transformée en abri a été pilonnée, lundi matin. « Des personnes déplacées s’y étaient réfugiées. La frappe a causé d’importants dégâts. Aucun blessé n’a été signalé », a indiqué l’agence onusienne.
En outre, des dizaines de civils ont été tués ou blessés au cours du week-end alors qu’ils attendaient de la nourriture ou s’étaient réfugiés dans des écoles qui ont fait objet de bombardements. Lundi, une tente abritant des déplacés dans la cour de l’hôpital Al-Aqsa a été touchée, blessant cinq personnes.
Le service de médecine interne a été endommagé et la ligne d’oxygène a été sectionnée. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) 734 attaques contre les soins de santé à Gaza et ce, depuis le mois d’octobre de l’année passée. « Les attaques incessantes contre les soins de santé et la poursuite des hostilités à proximité des hôpitaux alimentent la peur au sein de communautés déjà traumatisées », déplore l’OMS.
Le PAM tire la sonnette d’alarme !
Par ailleurs, le Programme alimentaire mondial (PAM) a tiré la sonnette d’alarme. Selon cet organisme, une personne sur cinq à Gaza est en situation de faim catastrophique et plus de 90.000 femmes et enfants ont besoin d’un traitement d’urgence contre la malnutrition. « En raison des lourdes contraintes qui pèsent sur l’acheminement des fournitures et la conduite des opérations humanitaires dans la bande de Gaza, les gens souffrent de la faim », a alerté le bureau onusien des affaires humanitaires.
Samer AbdelJaber, directeur régional du PAM a estimé que « La fenêtre pour repousser la famine à Gaza se referme rapidement ». Même si 130.000 tonnes de nourriture sont prêtes à être livrées, la mission est quasi impossible sans corridors humanitaires sûrs. Les forces de l’occupation ont rejeté cinq des quinze demandes de mouvements humanitaires déposées par l’ONU. Certaines missions ont été annulées en raison d’obstacles et restrictions sécuritaires.

