Pour les plus cinéphiles, cette information pourrait faire référence à la fameuse » pilule rouge » de la cultissime saga de Matrix. Or à défaut de nous » éveiller », la pilule que les chercheurs de trois universités américaines sont en train de mettre au point, possède une vertu plus prosaïque : Nous sauver la vie.
En effet, des chercheurs ont mis au point un dispositif de 2.5cm permettant de surveiller nos constantes vitales. Une avancée preventive qui pourrait changer la donne pour les personnes atteintes d’apnée du sommeil, ou en cas de surdose d’opioïdes.
Ainsi, aux États-Unis une équipe transdisciplinaire venue des universités de Pittsburgh, de Virginie-Occidentale et du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont supervisé ce nouveau dispositif des plus révolutionnaires.
Un » ange gardien » à avaler
Dans les faits, Il s’agit de l’Ingestible Vital Monitor Success (ou « VM pill ») des pilules intelligentes qui se « baladent » dans l’estomac pour mesurer au plus près les constantes des patients comme les fréquences respiratoires et cardiaques, mais surtout pour détecter les moments d’arrêt et de détresses respiratoires.
C’est en effet la toute première expérience humaine avec un moniteur connecté ingérable, annonce fièrement l’équipe.
Cette pilule de surveillance, évaluée avec succès sur des porcs en surdose d’opioïdes, a déjà été cliniquement testée sur dix patients humains souffrant d’apnée du sommeil.
Les résultats, publiés dans la revue Device, montrent que la VM pill permet de surveiller la respiration et la fréquence cardiaque au même titre que les dispositifs cliniques traditionnels.
Pas d’effets secondaires ni rejets
Elle a également démontré sa capacité à détecter des événements potentiellement mortels de manière non intrusive, et sans effets secondaires. La pilule, de la taille d’une capsule de vitamine, est dotée d’un accéléromètre capable de mesurer les mouvements du corps depuis le tube digestif.
Les données recueillies sont stockées dans sa mémoire interne, puis régulièrement transférées à un récepteur externe via une radio intégrée. Les informations collectées sont ensuite analysées à l’aide d’un logiciel personnalisé sur un ordinateur afin d’isoler les signes vitaux. La pilule est ensuite évacuée quelques heures plus tard par voie naturelle.
Une prévention contre les d’overdose
Outre un traitement de l’apnée du sommeil moins coûteux et invasif que les traitements actuels, cette pilule pourrait également permettre une meilleure prise en charge des surdoses d’opioïdes, de plus en plus fréquentes.
Aux États-Unis, cent vingt mille morts par overdose sont estimées pour cette année. La faute au fentanyl, l’opioïde de synthèse bien plus puissant que l’héroïne et dont les doses coutent moins cher. Rien que dans l’épicentre de la Tech à San Francisco, le fentanyl tue deux personnes par jour.
Les dispositifs ingérables pourraient donc détecter les changements respiratoires associés à une overdose et permettre une meilleure prise en charge, en effet lorsque la pilule perçoit une anomalie, elle transmet l’information rapidement à un ordinateur extérieur grâce à son antenne sans fil alimentée par deux minibatteries.
Cette pilule pourrait encore aller plus loin, en délivrant un antidote qui serait disposé à l’intérieur de l’engin. Dans ce cas de figure, le patient en détresse pourrait compter sur sa pilule de survie à même de pouvoir se déclencher de manière autonome.
C.K
