Le juge espagnol enquêtant sur l’espionnage de membres du gouvernement de Pedro Sánchez au moyen du logiciel israélien Pegasus, utilisé entre autres par les services du Makhzen marocain, a dénoncé l’absence « absolue » de coopération d’Israël, indiquant qu’elle l’obligeait à classer « provisoirement » son enquête, rapportent plusieurs médias, dont « Le Monde ».
Selon ce dernier, le magistrat en question, avait envoyé en juin 2022 une commission rogatoire à Israël en vue d’interroger le patron de la société NSO ayant créé ce logiciel, qui permet d’activer à distance les caméras et micros d’un smartphone et fait l’objet de graves accusations d’espionnage à travers le monde.
Or, face à « l’absence absolue de coopération judiciaire d’Israël qui n’a pas répondu à la commission rogatoire » et ne le fera probablement « jamais », ce juge de l’Audience nationale a décidé de « classer provisoirement » son enquête, selon un communiqué publié par ce tribunal madrilène chargé des affaires les plus sensibles.
Pour rappel, mai 2022, les services de sécurité espagnols avaient annoncé avoir découvert des traces de tentatives d’infection par Pegasus sur les téléphones de quatre ministres du gouvernement de Pedro Sanchez.
Le renseignement espagnol avait pu confirmer que deux terminaux particulièrement sensibles avaient été infectés par le puissant logiciel espion de la société israélienne NSO Group : les portables officiels de M. Sanchez et de sa ministre de la défense, Margarita Robles.
Selon le quotidien El Pais, les hackeurs ont extrait 2,6 gigabits de données de l’appareil de M. Sanchez, et 9 mégabits sur celui de sa ministre.
R.B/Agences