Le secteur de la Santé publique est en ébullition depuis l’adoption en Conseil des ministres le 22 décembre 2024 des statuts « de la discorde » relatifs à ce secteur.
Ainsi, après les psychologues, les anesthésistes et les praticiens de la Santé publique, qui ont menacé de recourir à la protestation, c’est le tour des paramédicaux de contester ces statuts, tout en appelant à « mobilisation ».
Colère et indignation
Les paramédicaux, à travers leur syndicat (SAP), lequel s’est réuni, ce samedi 18 janvier 2025, lors d’une Assemblée générale extraordinaire (AGE), ont décidé à l’unanimité après un vote à bulletin secret, d’enclencher une grève à travers l’enseignement des établissements hospitaliers du pays.
En effet et dans un communiqué rendu public ce dimanche 19 janvier 2025, le syndicat des paramédicaux motive cette décision par le fait que les statuts particuliers du corps médical, sont en « parfaite contradiction » avec les engagements du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune et considère que les « orientations » édictées par ce dernier, n’ont pas été prises en considération par la tutelle. «Après un compte rendu détaillé concernant le nouveau statut particulier et le régime indemnitaire du corps paramédical qui a fait ressortir des lacunes et des manques flagrants dans son élaboration et la sanction infligée à ce corps qui pourtant était tant attendu pour améliorer les conditions des paramédicaux en vue d’ accomplir cette noble mission dans les meilleures conditions possibles , les paramédicaux s’en trouvent choqués», lit-on dans l’introduction de ce document émanant de cette organisation syndicale .
«état de choc!»
En outre, ce syndicat dénonce le fait que « l’ensemble » des propositions soumises à la tutelle lors des réunions entamées avec cette dernière depuis juillet 2021, « n’ont pas été prises en considération » par le ministère de la Santé. « En dépit des assurances et des promesses du ministère de la santé à travers sa commission nationale de dialogue qui a abouti à une multitude de réunions marathoniennes depuis juillet 2021, ces nouveaux statuts ont eu une onde de choc au sein de cette corporation (grades et spécialités confondus) », est-il explicitement dénoncé.
Pire, selon les rédacteurs dudit document, l’article concernant « l’effet rétroactif » des primes, à partir du premier janvier 2024, aurait été purement et simplement supprimé, selon le SAP. « Nous sommes littéralement en état de choc face à ces statuts qui ne correspondent nullement à nos aspirations et nos attentes, surtout que le ministre de la Santé, a déclaré que ces statuts, sont les meilleurs depuis l’indépendance », s’offusque le syndicat des paramédicaux. Ce dernier, appel l’ensemble de ses adhérents à la « mobilisation », en vue d’une grève nationale, tout en laissant le soin au bureau exécutif national de fixer la date et les modalités de son déroulement en se référant à la loi 08/23 datée du 21 mai 2023 relative au droit de grève.
En définitive et devant cette « levée de bouclier » généralisée, le ministre de la Santé, M. Abdelhak Saihi, est pour ainsi dire, dos au mur, car selon l’ensemble des syndicats ayant dénoncé ces statuts particuliers, les directivités du président de la République, ont été ignorées.