Fortifi Lushima : « L’Oligarchie sioniste a peur de la libération totale de l’Afrique »

Depuis le 7 octobre dernier, l’échiquier géopolitique mondial a été bouleversé. En effet, face au génocide des population Palestine à Ghaza le faussé c’est d’avantage creusé entre le Nord qui soutien inconditionnellement Israël dans son ouvre macabre, et de l’autre le Sud apportant son soutien à la Palestine et son combat pour l’élire un état indépendant en terre palestinienne.

Ce « bras de fer » rêvait bien des aspects, notamment avec les visées expansionniste et néocolonialiste de l’Occident, voulant garder a tout prix son hégémonie sur le monde, et l’Afrique bien évidemment n’est pas en reste de ces enjeux.

Dans cet entretien, Fortifi Lushima, membre de l’ONG « Urgence Panafricaniste », spécialisée des questions relatives à la souveraineté, au néocolonialisme et à la promotion de la justice sociale, revient sur la question palestinienne et les tentatives de l’entité sioniste de faire de l’Afrique une de ses bases arrières.

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR SALIHA AIT- SAID

Just-infodz : Depuis le début du génocide en Palestine occupée, les médias s’interrogent sur la position africaine, êtes-vous d’accord avec les lectures occidentales à ce propos à savoir que la Palestine divise l’Afrique ?

Fortifi Lushima : D’abord, je me méfie toujours des lectures effectuées par les « médiamensonges » occidentaux qui ne font que répéter les éléments de langage fabriqués par l’oligarchie qui les financent. Laquelle oligarchie, pille nos ressources et qui a toujours voulue montrer l’image d’une Afrique divisée sur des nombreuses questions.

Notre mouvement Urgences Panafricanistes a toujours dissocié la voix des masses africaines qui est fondamentales opposé à toute forme d’impérialisme de la voix des certains dirigeants africains qui est à la solde de l’impérialisme occidentalo-sioniste.

N’oublions pas qu’en 1973, tous les pays africains avaient rompu leurs relations diplomatiques avec Israël, à l’exception du Malawi, du Botswana, du Swaziland, du Lesotho et de l’Afrique du Sud (sous apartheid).

D’ailleurs, l’Afrique a globalement et traditionnellement toujours soutenu les palestiniens puisque même dans le communiqué publié dès le soir du 7 octobre, quelques heures après le début de l’offensive du Hamas contre Israël, le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, a très bien rappelé le rejet de la demande des Palestiniens de créer un État indépendant et souverain est la principale raison de la crise. Et n’oublions pas qu’en 1973, tous les pays africains avaient rompu leurs relations diplomatiques avec Israël, à l’exception du Malawi, du Botswana, du Swaziland, du Lesotho et de l’Afrique du Sud (sous apartheid).

·         Au sein de l’organisation de l’union africaine la Palestine et les autres territoires colonisés sont considéré comme des questions africaine qu’en est-il aujourd’hui ?

Aujourd’hui, il faut comprendre que l’Afrique a beaucoup de problèmes internes auxquels nous ne prêtons plus attention (des problèmes qui sont pour la plupart des cas accentués par l’Oligarchie occidentalo-sioniste). Mais notre solidarité aux peuples opprimés reste la même.

dès sa création, Israël s’est intéressé de près à l’Afrique. L’étroitesse de son territoire dans un environnement hostile a conduit ses dirigeants, dès le début des années 1950, à chercher à compenser cette faiblesse existentielle par une recherche d’alliances politiques en Afrique… »

·         La velléité expansionniste de l’entité sioniste n’est un secret pour personne pourquoi l’Afrique est dans son viseur ?

Comme l’écrivain français Pierre Péan l’avait documenté dans son ouvrage « Carnages”, dès sa création, Israël s’est intéressé de près à l’Afrique. L’étroitesse de son territoire dans un environnement hostile a conduit ses dirigeants, dès le début des années 1950, à chercher à compenser cette faiblesse existentielle par une recherche d’alliances politiques en Afrique, visant à créer artificiellement la « profondeur stratégique » qui lui fait si cruellement défaut par ailleurs, et à l’aider dans sa lutte contre ses ennemis arabes.

Israël cherche à briser son isolement, tant au Proche et Moyen-Orient qu’en Asie, en jouant la carte africaine. Mais aussi l’entité sioniste sait pertinemment qu’en s’étendant en Afrique, elle a la possibilité comme ses protecteurs occidentaux de piller les richesses de notre continent qui vont assurer son hégémonie dans le monde.  Chose contre laquelle notre mouvement Urgences Panafricanistes, porte-voix de la nouvelle génération africaine, présidé par Kemi Seba, combat avec la grande énergie.

L’Oligarchie sioniste a conscience que la libération totale de l’Afrique ruinerait les économies des nations criminelles occidentales qui lui servent des mamelles nourricières »

 ·         Israël comme ses alliées tente de déstabiliser le continent ou certain pays du continent par tous les moyens pourquoi ?Un point historique sur ce sujet ?

L’Oligarchie sioniste a conscience que la libération totale de l’Afrique ruinerait les économies des nations criminelles occidentales qui lui servent des mamelles nourricières. Conséquence, l’Etat Hébreu perdrait sa petite influence régionale. Raison pour laquelle, l’entité sioniste avait résolu d’être le fer de lance de la politique coloniale et néocoloniale de l’Occident en Afrique. D’ailleurs les faits historiques le prouvent:

• – Son soutien à la France coloniale dans la traque des militants du Front de Libération en Algérie qui se battaient pour l’indépendance de leur pays (dans les années 50).
• – Son assistance militaire à l’empire colonial français pour barrer la route aux combattants de l’Union des populations du Cameroun, mouvement révolutionnaire dirigé par l’un des pères de la réelle indépendance africaine Ruben Um Nyobe.
• – Sa contribution dans l’accentuation des tensions au Nigeria, entre le Nord Musulman et le Sud Chrétien. Des tensions qui ont conduites à la guerre de sécession de la province du Biafra, ayant causée plus 145 000 morts et le pillage du pétrole nigérian.
• – Son soutien aux sécessionnistes Sud-Soudanais dans « la balkanisation » du Grand Soudan, répétant ainsi la même stratégie de division opérée au Nigeria, accentuer les tensions entre Chrétiens et Musulmans qui vivent pourtant en harmonie dans l’objectif de ressusciter la « doctrine de la périphérie » élaborée par David Ben Gourion, consistant à tisser des liens avec la périphérie du monde arabe pour permettre à l’État hébreu de s’imposer au Proche Orient.
• – Son soutien indéfectible au régime d’Apartheid en Afrique du Sud qui était basé sur la discrimination, le massacre et l’exploitation des noirs sud-africains. Pendant le monde entier condamnait publiquement ce gouvernement sud-africain d’Apartheid, l’Etat Hébreu l’aidait dans sa politique de stérilisation des femmes noires dans le pays de Winnie Mandela.
• – Son soutien très discret pourtant très prégnant aux sanguinaires Paul Kagame (Président rwandais) et Museveni (président ougandais) dans leur guerre d’invasion en RDC qui a causée plus de 10 millions de morts, plus 500 000 femmes violées, catastrophe humanitaire accompagnée de l’installation d’un système de pillage des richesses minières du Congo de Lumumba. Une guerre qui continue à faire des milliers de victimes jusqu’aujourd’hui.
• · Un des moyens utiliser par Israël pour faire sa promotion en Afrique, je parle d’Initiative Afrique –Israël pouvez-vous nous en dire plus sur cet organisme
• Initiative Afrique Israël est un organisme dirigé par quelques pasteurs chrétiens africains confondant l’Israël dont parle la Bible et celui qui est un État colonialiste aujourd’hui. Cet organisme très soutenu par l’Etat sioniste, a mis en place un certain nombre d’outils ministériels afin de faire avancer sa vision et de renforcer leur influence sur l’opinion publique africaine : Ce programme a été exposé sur leur site internet de la manière suivante :
• 1.  Sommet annuel sur la renaissance de l’Afrique. Lieu tournant entre les pays.
• 2.  Tournée annuelle en Israël.
• 3.  Séminaire de formation pour les dirigeants chrétiens à l’Institution du Mémorial de l’Holocauste de Yad Vashem à Jérusalem.
• 4. Tournée des dirigeants en Israël.
• 5. Former les ministres nationaux à comprendre l’amour, la volonté et le destin de Dieu pour le peuple juif.
• 6. Développer les arènes commerciales et la mise en réseau.
• 7. Accueillir des dirigeants et des responsables israéliens dans des pays africains. Faciliter ainsi les caucus des alliés d’Israël dans les parlements africains en partenariat avec le caucus des alliés chrétiens de la Knesseth à Jérusalem.
• La nouvelle génération africaine sait pertinemment que c’est une agence d’influence sioniste qu’elle doit combattre.

·         Il est question d’un nouvel impérialisme à peine voilé ?

Sans aucun doute! Mais aujourd’hui démasqué sur nos différents canaux de communication qui sont très audibles au sein de la jeunesse africaine. Ma dernière chronique publiée sur mon compte Instagram explique très clairement ses malices.

Cet ennemi commun doit pousser tous les peuples opprimés à une sincère solidarité. Ce qui veut dire que si les Africains dénoncent le sionisme dans le monde arabo-musulman, les arabes aussi doivent faire la même chose lorsque l’entité sioniste frappe en Afrique ».

·         Les peuples de leurs côtés sont particulièrement attaché à la question Palestine, pensez-vous que c’est ce lourd passé coloniale et ce long combat pour l’indépendance qui explique cette solidarité ?

Pour avoir vécu, l’esclavage, la colonisation et aujourd’hui le néocolonialisation, le peuple africain comprend la souffrance du peuple Palestinien et le soutient.

Mais comme je l’avais dit dans mon discours prononcé à Kinshasa lors de la Conférence sur l’implication d’Israël dans la déstabilisation en Afrique : « Cet ennemi commun doit pousser tous les peuples opprimés à une sincère solidarité. Ce qui veut dire que si les Africains dénoncent le sionisme dans le monde arabo-musulman, les arabes aussi doivent faire la même chose lorsque l’entité sioniste frappe en Afrique ». Et nous condamnons par la même voix, la négrophobie existante chez l’Occupant sioniste et chez l’occupé palestinien.

S.A.S