L’Algérie réaffirme sa position ferme dans la lutte contre le financement du terrorisme à travers les associations.
C’est le message fort délivré ce mercredi à Bouira par Djilali Hammam, représentant du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales et de l’aménagement du territoire, lors d’une session de formation régionale destinée aux associations de quatre wilayas et ayant pour thème la prévention des risques de financement du terrorisme dans les associations à but non lucratif.
En effet, cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts continus du pays pour se conformer aux standards internationaux, particulièrement ceux édictés par le Groupe d’Action Financière Internationale (GAFI), en matière de prévention et de lutte contre l’exploitation des organisations à but non lucratif à des fins terroristes.
Un «tour de vis» opéré
En effet, dans son intervention, le représentant du ministère de l’intérieur a souligné que cette session s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des engagements internationaux de l’Algérie concernant la lutte contre l’exploitation des associations non lucratives pour le financement du terrorisme. Il a précisé que, lors de l’évaluation de l’Algérie par les experts du GAFI depuis 2022, certaines recommandations ont été formulées pour remédier aux lacunes observées, notamment en ce qui concerne les associations.
Dans ce sillage, Djilali Hammam a également annoncé la création d’une autorité de supervision et de contrôle des organisations non lucratives au sein du Ministère de l’Intérieur, et ce, en application des recommandations du GAFI. Cette autorité a pour mission de soutenir les associations les plus vulnérables aux risques d’exploitation dans le financement du terrorisme, ainsi que de développer des lignes directrices pour prévenir ces dangers. Cependant, il a précisé que ces mesures n’entraveront pas la liberté d’exercer des activités associatives ni le principe de la liberté de création d’associations garanti par la Constitution algérienne. Au contraire, la nouvelle loi sur les associations récemment soumise à discussion devrait renforcer selon lui cette liberté tout en introduisant des régulations pour empêcher toute exploitation des associations à des fins de financement terroriste ou de financement suspect.
12 000 associations pour la protection des activistes
De son côté, le président de l’Observatoire national de la société civile, Nourredine Ben Brahem, a révélé l’objectif de former 12.000 associations d’ici 2025, dans le but d’assurer la protection et la prévention des activistes et dirigeants de la société civile contre les risques d’exploitation dans le financement du terrorisme.
Dans ce contexte, il a indiqué que les journées de formation visent à établir un équilibre entre la liberté de créer des associations, inscrite dans la Constitution, et les lois de la République.
L’objectif principal est de protéger et de prévenir les acteurs de la société civile des risques liés au financement du terrorisme. Il a également révélé que, dans le cadre des discussions sur la nouvelle loi sur les associations, l’Observatoire, en concertation avec les associations nationales, avait recensé plus de 1500 amendements sur 104 articles du texte actuel, qui ont été regroupés en 62 articles, et ce, dans le but de promouvoir la création d’associations et de lutter contre les fléaux sociaux, tout en coordonnant avec les différentes institutions officielles pour atteindre l’objectif d’une société civile active et véritable.