Après des mois de tensions croissantes dans la région de la mer Rouge, un accord de cessez-le-feu a été annoncé entre les rebelles houthis du Yémen et les États-Unis, grâce à la médiation d’Oman.
Cet engagement mutuel, qui prévoit la fin des attaques, pourrait marquer un tournant stratégique pour la sécurité maritime internationale.
Un accord scellé par la diplomatie omanaise
D’abord, c’est le ministre omanais des Affaires étrangères, Badr al-Boussaïdi, qui a officialisé la nouvelle ce mardi 6 mai. À la suite d’intenses négociations menées par le sultanat d’Oman avec Washington et les autorités houthies à Sanaa, les deux parties ont convenu de cesser toute hostilité réciproque. L’accord stipule que ni les États-Unis ni les Houthis ne s’attaqueront à l’avenir, y compris en mer Rouge et dans le détroit stratégique de Bab al-Mandeb, voies essentielles du commerce maritime mondial.
Une « capitulation » des Houthis selon Donald Trump
Ensuite, le président américain Donald Trump a confirmé l’arrêt des frappes, affirmant que les Houthis avaient « capitulé » et accepté de ne plus s’en prendre aux navires. Il a salué ce développement comme une victoire diplomatique, soulignant qu’aucune attaque ne visera désormais les navires civils ou militaires américains dans la région. Selon Trump, cette décision répond à un objectif clair : protéger les routes commerciales stratégiques, perturbées depuis plusieurs mois.
Une escalade militaire en amont de l’accord
Par ailleurs, ce cessez-le-feu intervient après une période d’escalade militaire notable. Depuis janvier 2024, sous l’administration de Joe Biden puis celle de Donald Trump, les États-Unis ont mené des raids aériens contre les positions houthis, en représailles aux attaques répétées de ces derniers. Les Houthis, soutenus par l’Iran, ont multiplié les frappes de drones et de missiles, en particulier contre Israël, mais aussi contre des navires qu’ils jugeaient liés à ce pays, entraînant une désorganisation du commerce maritime mondial.
Impacts économiques et humanitaires
De plus, cette instabilité a bouleversé les échanges internationaux : de nombreux porte-conteneurs ont été contraints d’éviter la mer Rouge pour emprunter des détours longs et coûteux via le cap de Bonne-Espérance. Parallèlement, les conséquences humaines ont été dramatiques. Des bombardements israéliens ont récemment visé l’aéroport de Sanaa, causant trois morts, et des frappes américaines précédentes ont touché des infrastructures sensibles, notamment une prison à Saadah où 68 migrants auraient trouvé la mort.
Le rôle central d’Oman et les enjeux régionaux
Enfin, au-delà de la trêve, cet accord renforce le rôle clé d’Oman en tant que médiateur régional. Le sultanat tente également de rapprocher les positions de Washington et Téhéran dans le cadre du dossier nucléaire iranien.
Ce positionnement diplomatique, à la croisée des grands conflits du Moyen-Orient, témoigne de la complexité des enjeux et de l’importance du dialogue dans une région marquée par les rivalités et les alliances croisées.