18ème édition du festival du bijou d’Ath Yenni

Fête du Bijou d’Ath Yenni: Le chant du cygne?

Par Kocila Tighilt

Placé sous le thème « Les artisans d’Ath Yenni  au service de la révolution » et en hommage au Bijoutier et Chahid, tombé au champ d’honneur le 10 juillet en 1958, Marouf Mohand El Arbi qui avait fabriqué les premiers galons d’officiers de l’ALN, le coup d’envoi de la 18 ème  édition de la fête du bijou d’Ath Yenni, à 35km au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, a été donné, jeudi 18 juillet 2024, par les autorités de la wilaya et par les autorités locales.

Une occasion pour d’évoquer l’apport des bijoutiers d’Ath Yenni à la glorieuse révolution  et aussi, une occasion pour les bijoutiers, qui résistent  et luttent pour la sauvegarde du métier de bijoutier, d’exprimer leurs contraintes liées essentiellement au manque de la matière première : le corail et l’argent.

La profession se meurt en silence

D’ailleurs, c’est d’ailleurs dans cette optique que les artisans ont demandé, à l’occasion de cette fête, l’instauration d’un fond d’aide et de soutien aux artisans bijoutiers. «Nous lançons un appel aux pouvoirs publics  afin de se pencher  sérieusement sur ce problème. C’est un appel renouvelé  chaque année. Il faut que la matière première devienne un produit soutenu par l’Etat. Seule solution pour sauver et permettre la pérennité de cet art plus que séculaire » a déclaré un représentant des bijoutiers à l’assistance.

Dans ce même sillage, le représentant de l’APW de Tizi-Ouzou, Ali Bacha, et tout en rappelant que le galon du colonel Amirouche fut fabriqué à Ath Yenni,  a réitéré le cri de détresse des bijoutiers qui font face, a-t-il dit, au manque et à la cherté de la  matière première. «Les bijoutiers sont confrontés à la cherté et à l’indisponibilité de la matière première. C’est pourquoi, il est difficile, pour eux, de continuer à travailler normalement », a-t-il relevé, tout en insistant sur l’importance de les accompagner.  

«Nous sommes face à un déclin mortifère»

Pour sa part, le président d’APC, Abdellah Djenane,  a relevé que cette année, la fête à une singularité particulière. «La remontée d’information émanant de nos artisans laisse perplexe et dans la sidération mais surtout nous plonge dans l’inquiétude et la détresse », a-t-il relevé, en évoquant la détresse des artisans. « Nous lançons un appel aux pouvoirs public pour plus de lucidité et de responsabilité face  à un déclin mortifère d’un secteur d’activité trop chargé d’histoire et porteur de notre identité millénaire», a-t-il soutenu, en constatant avec amertume, que « plusieurs artisans ont fermer leurs ateliers et verser dans d’autres créneaux pour subvenir à leurs besoins.  D’autres résistent contre vent et marée.  Le manque, voir la pénurie, de la matière première et son prix exorbitant constituent le grand malheur des artisans et de milliers de familles».

Le PA/PC d’Ath Yenni a même dénoncé des  un laxisme dans la gouvernance. « Les faiseurs de politique de l’artisanat doivent être à l’écoute des propositions des artisans avec la mise en place d’une politique de commercialisation, œuvrer à la disponibilité de la matière première, l’allègement des procédures administratives et des impôts… », a-t-il insisté.

La fête de bijou d’Ath Yanni prendra fin le 27 juillet prochain. Elle enregistre la participation de 109 bijoutiers d’Ath Yenni et d’autres venus des quatre coins du pays, de 15 wilayas. Quotidiennement, les stands implantés au CEM  Ahcène Mezani reçoivent un millier de visiteurs par jour, ce qui offre une occasion rêvée et une aubaine aux artisans afin d’écouler leur produit.

K.T

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