Ghardaïa: 20 000 âmes crient leur soif!

Au moment où le ministre des Ressources en eau, évoquait à Tizi-Ouzou un «service public de qualité», dans l’alimentation et distribution en eau potable, à l’autre bout de l’Algérie et plus particulièrement à Guerrara (130 kilomètres au nord-est de Ghardaïa), ce ne sont pas moins de 20 000 âmes qui sont privées de ce précieux liquide.

Ainsi, leurs robinets sont à sacs et la situation ne semble pas s’améliorer tant les responsables locaux se rejettent la balle. « Personne ne semble se préoccuper de notre situation, nous sommes à bout  » déplore un habitant du quartier Colonel Amirouche qui ajoute « nous avons frappé à toutes les portes, en vain, et pourtant nous avons toujours honoré nos factures », a-t-on déploré.

Entre colère et indignation

En effet, pour d’autres habitants du quartier des Moudjahidines « il est inhumain de laisser toute une population sans eau pendant plus de deux semaines, c’est le calvaire absolu. Dois-je aller travailler ou attendre le camion-citerne d’eau pour remplir quelques bidons. Et est-ce normal que ce même camion-citerne appartenant à un privé vient chaque jour de Ghardaïa, pour venir nous vendre ces quelques gouttes d’eau ? Et à qui suffit-il, c’est une goutte d’eau au regard des besoins de la population. Où sont les camions citernes de la commune ? Pourquoi ne viennent-ils pas nous approvisionner quotidiennement, régulièrement et suffisamment ?  ».

Au quartier Aïssat Idir, même colère des habitants. Pour un ancien enseignant à la retraite « c’est la double peine, non seulement nos robinets sont à sec mais en plus on est complètement délaissés par nos responsables qui ne daignent même pas trouver des solutions ne serait-ce qu’en nous approvisionnant par camions citernes. Sommes-nous vraiment considérés comme des citoyens ? » se demande-t-il amèrement. Et d’ajouter « Nous avons alerté tous les responsables concernés, que ce soit le P/APC, le chef de daïra et le responsable de l’ADE  de Guerrara, sans résultat. Ils se rejettent la balle au lieu de se concerter et trouver une solution à ce véritable problème qui peut affecter la santé publique ».

« inadmissible !»

Contacté par téléphone, un cadre d’une agence bancaire locale qui a requis l’anonymat, s’indigne de cette situation «  j’ai une de mes filles qui habite un de ces quartiers privés d’eau. Elle a deux enfants en bas âges, elle n’a pas pu tenir plus de trois jours sans eau. Elle est chez moi avec ses fillettes et son mari en attendant que la situation se décante. Elle a de la chance d’avoir des parents qui habitent un quartier où l’eau coule à profusion. Ce qui, hélas, n’est pas le cas de milliers de personnes qui habitent dans ces quartiers où l’eau ne coule plus depuis plus de deux semaines. Comment vont-ils faire pour le mois de carême si la situation perdure en l’état. Je n’ose même pas l’imaginer tellement c’est inhumain  », a-t-il déclaré d’un ton dépité. Ce n’est quand même pas moins de 20 000 habitants des quartiers « Hay Mahmoud », « Colonel Amirouche », « Aouabed », « extension Amirouche »,  « Aïssat Idir » et « El Moudjahidines » qui sont impactés par cette longue coupure d’eau potable. Leurs plaintes seront-elles enfin entendues ?

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