La politique française est actuellement multicéphale et la question qui vient à l’esprit de tout observateur est : Qui gouverne la France ?
Ainsi, un ministre de l’intérieur qui s’exprime à la place du ministre des Affaires étrangères, un Premier ministre qui dénonce de manière unilatérale les Accords de 1968 et un Président de la République, qui désavoue son Premier ministre publiquement et semble chercher l’apaisement avec l’Algérie.
Accords de 1968: Beyrou désavoué!
En effet, ce vendredi 28 février 2025, le président français, Emmanuel Macron, s’est exprimé au sujet de la crise politique et diplomatique qui met à mal les relations entre la France et l’Algérie.
Ainsi, c’est à patrir du Portugal, où il effectue une visite de travail que le chef de l’État français, vient à «désavouer» son Premier ministre, François Beyrou, sur la question de la «remise en cause» des Accords de 1968, en soulignant le fait que ces Accords ne peuvent être remis en cause de manière unilatérale. «Pour ce qui est des accords de 68, nous avions avec le président Tebboune envisagé à l’été 2022 de les rouvrir pour les moderniser. Il y a beaucoup de choses qui doivent être faites sur ces accords de part et d’autre et sur lesquelles il y a beaucoup de commentaires, parfois d’ailleurs factuellement faux… On ne va pas dénoncer de manière unilatérale les accords de 1968. Cela n’a aucun sens», notera le Président Macron. Ce dernier, précisera que les Accords qui pourraient faire l’objet d’une «modernisation», sont ceux de 1994, relatifs à la sécurité du territoire.«Les accords dont on parle sont ceux de 1994 et nous avons engagé un travail avec le président Tebboune pour les moderniser et on le fera en bon ordre», a-t-il déclaré.
«J’ai entendu le président Tebboune»
Dans la foulée, le Président Macron, est dans un sursaut de «bon sens», ira à contre-sens des déclarations hostiles, voire incendiaires de son ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau.
En effet, Emmanuel Macron, dit avoir «entendu» le message du président de la République, M.Abdelmadjid Tebboune, lors de son interview accordée au journal «l’Opinion». «J’ai bien entendu les mots du président Tebboune et je souhaite qu’il y ait maintenant un travail de fond qui soit réengagé au service de nos deux pays, avec exigence et respect», dira le président français. Et d’ajouter «Nous n’avancerons pas s’il n’y a pas un travail, on ne peut pas se parler par voie de presse, c’est ridicule, ça ne marche jamais comme cela». Une déclaration qui peut être aisément interprétée comme un gest d’apaisement dans les relations extrêmement tendues entre les deux pays.
Ainsi, le président français, évoquera la Communauté nationale établie en France, en soutenant que «Il ne faut pas que les relations fassent l’objet de jeux politiques», dira le président français. Macron dira également vouloir ‘’protéger’’ les Franco-Algériens : «On a des millions de Françaises et de Français qui sont nés de parents algériens et qui sont parfois binationaux, qui n’ont rien à voir avec ces débats… Je ne voudrais pas qu’ils soient pris dans ces débats, ils ont le droit à la vie tranquille», a-t-il assuré. Ces déclarations auront-ils un écho favorable auprès d’Alger ? Les heures et jours à venir le diront.