Les tensions historiques entre l’Inde et le Pakistan ont franchi un nouveau seuil critique cette semaine, ravivant les craintes d’un affrontement ouvert entre les deux puissances nucléaires.
En effet, dans la nuit de mardi à mercredi, la frontière du Cachemire a été le théâtre de frappes militaires d’une intensité inédite depuis deux décennies.
En représailles à un attentat meurtrier survenu le 22 avril à Pahalgam, l’Inde a lancé des missiles contre plusieurs cibles situées au Pakistan, accusé par New Delhi de soutenir les groupes armés actifs dans la région. Le Pakistan, qui nie toute implication, a riposté par des tirs d’artillerie, marquant un retour brutal à une confrontation directe.
Une attaque sanglante comme détonateur
Tout a commencé avec une attaque d’une rare violence à Pahalgam, dans le Cachemire indien. Le bilan : 26 morts, dont de nombreux civils, dans ce qui est considéré comme l’attentat le plus meurtrier dans la région depuis plus de vingt ans. L’Inde accuse le groupe djihadiste Lashkar-e-Taiba, soutenu selon elle par Islamabad, d’avoir orchestré cette attaque. Le Pakistan, de son côté, dément catégoriquement.
Des cibles précises et symboliques
En réponse, l’armée indienne a frappé neuf sites au Pakistan, qualifiés d’« infrastructures terroristes ». Parmi eux, la mosquée Subhan à Bahawalpur, dans le Pendjab, ainsi que des positions à Kotli et Muzaffarabad. À Muzaffarabad, sept missiles ont visé la mosquée Bilal et plusieurs habitations avoisinantes, forçant l’évacuation de centaines de résidents. Selon les autorités pakistanaises, les frappes ont causé la mort de 26 civils, dont trois enfants, et blessé 46 autres.
Riposte immédiate du Pakistan
Quelques heures plus tard, Islamabad lançait une contre-offensive. Des obus pakistanais ont touché plusieurs zones du Cachemire indien, notamment le village de Poonch, où huit personnes ont perdu la vie. Des explosions ont également été signalées près de Srinagar, la capitale régionale, plongeant les habitants dans la peur.
Une inquiétude internationale croissante
La communauté internationale a réagi avec nervosité. Les États-Unis ont appelé les deux parties au calme, par la voix de leur secrétaire d’État, tandis que le président américain a déclaré « espérer un retour au dialogue dans les plus brefs délais ». L’ONU s’est dite préoccupée par un « risque d’escalade incontrôlée », et la Chine a exhorté ses deux voisins à « faire preuve de retenue ».
Malgré les appels à la désescalade, les déclarations restent tendues. Tandis que l’Inde affirme ne pas avoir visé d’installations militaires et assure faire preuve de « retenue », le Pakistan dénonce une « action irresponsable » qui « fait dangereusement monter les enchères entre deux puissances nucléaires »
L’Algérie appel à la retenue
L’Algérie a exprimé ce mercredi ses profonds regrets et sa vive préoccupation face à ces aux affrontements tragiques. « Dans le cadre des discussions tenues au Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi que lors des entretiens téléphoniques du ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, avec ses homologues indien, Subrahmanyam Jaishankar, et pakistanais, Muhammad Ishaq Dar, l’Algérie a lancé un appel urgent à la retenue, tout comme elle a appelé la nécessité de privilégier le processus politique et diplomatique sur le recours à la force » indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Vers une médiation régionale ?
Dans une tentative de désamorçage, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, s’est rendu successivement à Islamabad et à New Delhi. Son objectif : rétablir un canal de communication entre les deux capitales. Mais dans un climat aussi inflammable, chaque heure qui passe sans cessez-le-feu renforce les risques d’un embrasement généralisé.