La production industrielle du secteur public national poursuit son redressement. Selon les données provisoires publiées ce mercredi par l’Office National des Statistiques (ONS), l’Indice de la Production Industrielle (IPI) a enregistré une croissance de +4,8 % au quatrième trimestre 2024, portant la moyenne annuelle à +3,7 %.
Les énergies en pole position
En effet, cette progression s’explique selon l’ONS par les performances notables de plusieurs secteurs clés. En tête de file, le secteur de l’énergie maintient son dynamisme avec une hausse trimestrielle de +5,6 %, proche de celle observée un an plus tôt. La tendance est similaire pour les industries sidérurgiques, mécaniques, métallurgiques, électriques et électroniques (ISMMEE), qui connaissent une spectaculaire remontée de +25,1 %, après une année marquée par un net repli.
Autre moteur de la croissance, le secteur des mines et carrières, qui bondit de +14,9 % au quatrième trimestre, après des hausses plus modérées aux trimestres précédents. La branche de l’extraction de pierre, argile et sable, en particulier, affiche un taux annuel remarquable de +18,2 %, tandis que celle des minerais et matières minérales atteint +52,1 % sur l’année.
Les matériaux de construction affichent également une forte croissance (+15,5 % au T4), renforçant leur tendance annuelle à +9,8 %, bien au-dessus du modeste +1,5 % de 2023. Les branches de la fabrication de liants hydrauliques et de produits rouges tirent particulièrement cette performance vers le haut.
Des performances contrastées
En revanche, les hydrocarbures enregistrent un repli de -1,4 % au quatrième trimestre, confirmant la tendance baissière entamée au deuxième trimestre. En dépit de la stabilité de la production de pétrole brut et gaz naturel (+0,8 % sur l’année), la liquéfaction du gaz naturel a chuté de -8,9 % sur l’année, plombant le bilan du secteur.
Concernant le secteur agroalimentaire, et après un début d’année prometteur, accuse une baisse marquée de -12,8 % au T4, ramenant la croissance annuelle à un maigre +0,4 %. Des branches telles que la fabrication d’aliments pour animaux ou le travail des grains enregistrent même des baisses annuelles de -4,9 % et -6,8 %, respectivement.
Les industries chimiques, bien qu’en légère progression annuelle de +1,1 %, montrent une dynamique ralentie comparée à 2023 (+6,6 %). Seule la fabrication des produits en plastique et des produits chimiques divers parvient à se distinguer, tandis que d’autres branches, comme la chimie organique ou les peintures, poursuivent leur déclin.
Textiles, cuirs et bois : des fortunes diverses
Les industries textiles poursuivent leur redressement (+15,8 % en 2024), portées par les biens intermédiaires et de consommation. Les industries du cuir, après une année noire, renouent également avec la croissance (+3,1 %), bien que la volatilité demeure élevée.
À l’inverse, les industries du bois et dérivés replongent avec une baisse annuelle de -9,7 %, malgré un début d’année prometteur. La menuiserie générale, en particulier, s’effondre de -21,1 %, effaçant la forte progression enregistrée en 2023.
En résumé, l’année 2024 signe un rebond solide pour l’industrie publique algérienne, porté par l’énergie, les matériaux et les mines. Toutefois, plusieurs secteurs restent fragiles, notamment les hydrocarbures, l’agroalimentaire et certaines branches chimiques. Des efforts de modernisation et de diversification restent indispensables pour soutenir une croissance plus équilibrée à moyen terme.