Dans le cadre de ses travaux de suivi de l’action gouvernementale, la Commission de la Santé, des Affaires Sociales, du Travail et de la Formation Professionnelle a tenu, ce mardi 6 mai 2025, une séance d’audition du ministre de l’Industrie Pharmaceutique, M. Wassim Kouidri.
Cette réunion s’inscrit dans la dynamique de contrôle parlementaire des engagements de l’exécutif en matière de santé publique et de développement industriel.
Le rôle stratégique de l’industrie pharmaceutique salué
En effet, le président de la Commission, M. Saïd Hamsi, a ouvert la séance en saluant le rôle stratégique de l’industrie pharmaceutique dans la consolidation de la souveraineté sanitaire du pays. Il a souligné que la localisation de la production constitue un levier fondamental pour renforcer l’autonomie nationale en matière de médicaments.
La réunion s’est tenue en présence du vice-président de l’Assemblée populaire nationale, M. Rachid Zein, et de la ministre des Relations avec le Parlement, Mme Kaouthar Krikou, témoignant de l’importance accordée à cette audition.
Un bilan reluisant présenté
Par ailleurs, le ministre Wassim Kouidri a dressé un bilan positif de son département, rappelant que la création du ministère en 2020 répondait à un engagement présidentiel clair — l’Engagement n°45 — visant à produire localement 70 % des médicaments génériques et 30 % des produits spécialisés.
À ce jour, l’Algérie compte 218 établissements pharmaceutiques agréés, dont 138 sont actifs dans l’industrie. Sur un total de 5.462 médicaments enregistrés, 4.120 sont fabriqués localement. De plus, 103 projets d’investissement sont à l’étude, incluant 72 projets liés à la fabrication de médicaments et 31 relatifs aux dispositifs médicaux.
Une vision tournée vers l’avenir et l’innovation
Ensuite, M. Kouidri, a présenté les grandes lignes de la stratégie pharmaceutique pour 2025. Celle-ci vise notamment à supprimer les freins administratifs, à promouvoir la fabrication locale de traitements sensibles tels que l’insuline et les anticancéreux, et à soutenir les exportations grâce à une synergie renforcée avec les universités et les start-ups.
Dans cette dynamique, le ministère travaille à la mise à jour du cadre réglementaire afin de faciliter l’enregistrement des produits et d’attirer davantage d’investissements directs étrangers. Il entend également rationaliser les dépenses en encourageant la production locale d’intrants et de matières premières.
Les parlementaires préconisent…
Par la suite, les membres de la Commission ont fait part d’un ensemble de préoccupations et de recommandations reflétant leur engagement en faveur du développement stratégique du secteur pharmaceutique.
Ils ont ainsi appelé à encadrer scientifiquement la production de médecines alternatives, soulevé des questions relatives à la fabrication des réactifs médicaux et à la réglementation des dispositifs médicaux, tout en exprimant leur inquiétude face à la pénurie d’insuline constatée dans le Grand Sud. D’autres interventions ont plaidé pour un renforcement des investissements dans les équipements technologiques, ainsi que pour l’élaboration d’un code national des investisseurs afin de structurer davantage le climat d’affaires.
Dans la même veine, les commissaires ont recommandé la réalisation d’une étude approfondie du marché pharmaceutique national, dans le but de mieux orienter les investissements. Ils ont également insisté sur la nécessité de dynamiser la coopération entre les secteurs public et privé, de lutter efficacement contre la vente parallèle de dispositifs médicaux, et de permettre la distribution de certains médicaments anticancéreux via les pharmacies.
Les parlementaires ont également soulevé la question de la contribution des investisseurs privés, soulignant l’importance de produire localement les matières premières pour assurer une sécurité d’approvisionnement, tout en appelant à un encadrement plus strict de la vente en ligne de médicaments et de compléments nutritionnels.
Enfin, cette audition a permis de mettre en lumière les avancées notables de l’industrie pharmaceutique en Algérie tout en rappelant les défis à relever. Les échanges riches entre le ministre et les parlementaires ont ouvert la voie à un dialogue constructif, essentiel pour hisser ce secteur stratégique à la hauteur des ambitions nationales.