L’année 2024 a été marquée par une dynamique contrastée dans le commerce extérieur algérien.
Ainsi et selon les dernières données publiées par l’Office national des statistiques (ONS), les prix à l’exportation et à l’importation ont tous deux reculé, respectivement de 7,4 % et 3,1 %, affectant lourdement les équilibres commerciaux du pays.
Les prix des hydrocarbures et produits hors hydrocarbures en berne
En effet, le recul des prix à l’exportation est imputable principalement selon l’ONS à la baisse continue des cours des hydrocarbures, qui ont perdu 7,4 % en valeur unitaire.
Les produits hors hydrocarbures n’ont pas échappé à cette tendance, enregistrant également une contraction de 6,7 %. La forte dépendance de l’économie algérienne aux recettes énergétiques rend ces évolutions particulièrement préoccupantes pour la soutenabilité des comptes extérieurs.
Chute des exportations, flambée des importations
En valeur absolue, les exportations de marchandises se sont établies à 6605,8 milliards de dinars (DA) en 2024, contre 7468,5 milliards DA en 2023, soit une baisse nette de 11,6 %. En parallèle, les importations ont bondi de 9,6 %, atteignant 6352,1 milliards DA contre 5794 milliards DA l’année précédente.
Ce déséquilibre s’accentue encore lorsque l’on observe les évolutions en volume : les importations ont progressé de 13,1 %, alors que les exportations ont, elles, reculé de 4,5 %. Ces mouvements conjugués ont fortement dégradé la balance commerciale.
Un excédent commercial en net repli
D’ailleurs, l’excédent de la balance commerciale s’est effondré en 2024, chutant de 1674,5 milliards DA à seulement 253,7 milliards DA, soit une diminution drastique de 84,8 %. Cette détérioration s’accompagne d’un affaiblissement du taux de couverture des importations par les exportations, qui est passé de 128,9 % en 2023 à 104 % en 2024, selon les données provisoires de l’ONS.
Recul généralisé des prix à l’importation, sauf…
Le repli des prix à l’importation a concerné la majorité des groupes de produits, mais certaines catégories ont fait exception. Les prix des « combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes » ont progressé de 25,7 %, ceux des « produits chimiques et produits connexes » de 1,7 %, et ceux des « machines et matériel de transport » de 3 %.
À l’inverse, des baisses significatives ont été observées pour les « boissons et tabacs » (-37,2 %), les « huiles et graisses » (-9,1 %) et les « articles manufacturés divers » (-7,1 %).
Des volumes d’importation en forte hausse
L’analyse par volume révèle une nette augmentation des importations pour plusieurs groupes. Les catégories « boissons et tabacs » ont bondi de 76,8 %, les « articles manufacturés divers » de 20,3 %, et les « machines et matériel de transport » de 19,1 %. D’autres hausses notables incluent les « produits alimentaires et animaux vivants » (+16,7 %), les « articles manufacturés » (+14 %), les « matières brutes non comestibles » (+2 %) et les « produits chimiques » (+1,7 %).
En revanche, les volumes d’importation ont baissé pour les « combustibles minéraux » (-13,4 %) et les « huiles et graisses » (-1,2 %).
La structure des exportations algériennes en question
L’ONS souligne dans son rapport que la structure des exportations algériennes, toujours dominée par les hydrocarbures, rend le pays vulnérable aux fluctuations des marchés internationaux. En 2024, la baisse des prix à l’exportation est ainsi largement liée à la chute des cours énergétiques mondiaux.
Selon l’organisme, « les baisses tant des prix que des volumes ont conduit à une réduction globale de 11,6 % de la valeur des exportations en comparaison avec l’année 2023 », confirmant une année morose pour le commerce extérieur national.