Régulation des prix de la pomme de terre : Le ministère du Commerce « totalement impliqué » 

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La déclaration du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune au sujet de la hausse vertigineuse du prix pomme de terre en Algérie, a eu le mérite de « secouer le cocotier » auprès des responsables des secteurs de l’agriculture et du Commerce intérieur. 

Ainsi, le chef de l’État, avait estimé « inapproprié » et « honteux » que le président de la République, soit contraint de parler du prix de la pomme de terre, alors que les pouvoirs publics, ont été instruits de prendre les mesures nécessaires, afin de réguler les prix de ce tubercule, ainsi que de prendre en charge les doléances des cultivateurs de ce produit de large consommation. 

Dans le but de remédier à cette situation et veiller à ce que la flambée enregistrée récemment ne se réédite plus, les services du ministère du Commerce intérieur, ceux du ministère de l’Agriculture, ont lancé une initiative visant à se pencher sur les causes de cette hausse injustifiée à la source, à savoir les agriculteurs et sensibiliser ces derniers, au sujet des mécanismes mis en place par les pouvoirs publics au profit de cette frange. 

Éliminer la bureaucratie et les intermédiaires 

En effet, jeudi 15 mai 2025, une rencontre régionale des cultivateurs de pommes de terre du centre du pays, a été organisée par la direction des services agricoles (DSA) de Bouira, avec la participation des responsables de la Société algérienne de régulation des produits agricoles (SARPA) et l’Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (ONILEV). 

Ainsi, M. Haroumi Redouane, directeur général de l’Onilev, a indiqué que les services du ministère de l’Agriculture, ont introduit des « ajustements » dans le programme de la régulation des prix des produits de large consommation, notamment la pomme de terre. « Il a été décidé d’associer les services du Commerce intérieur au processus de régulation des prix. Les services du Commerce vont nous accompagner de la première étape jusqu’à la dernière, à savoir la vente au consommateur. Ils seront totalement impliqués », a-t-il affirmé. 

Aussi, le même responsable, indiquera que les entraves et carcans bureaucratiques, ont été définitivement élagués. Selon lui, ce programme de régulation, intervient en application des directives du Président visant à établir un climat commercial « moderne, organisé, juste et transparent », dans lequel se construit la confiance mutuelle entre producteurs, distributeurs, commerçants et consommateurs, dans le cadre d’un partenariat qui préserve la stabilité des prix et stimule le développement. 

Enfin, le DG de l’ONILEV, s’est montré rassurant vis-à-vis des cultivateurs de pommes de terre pressants, en leur assurant que leurs doléances, « seront examinées au niveau de la direction de l’ONILEV », certaines, « seront transmises au ministère de l’Agriculture et du Développement rural ». Même son de cloche du côté du DG de la Sarpa, M. Mohamed Rafroufi, qui a soutenu que l’ensemble des doléances soulevées au cours de cette rencontre, vont faire l’objet d’un « rapport détaillé » aux services concernés et plus précisément le département de Youcef Cherfa. 

Entre « psychose » et manque de chambres froides 

Lors de cette rencontre, laquelle a vu la participation des wilayas de Tizi-Ouzou, Bordj Bou Arredj, Sétif, M’sila, Médéa, Boumerdès, Alger et bien évidemment Bouira, les cultivateurs présents, ont évoqué leurs problèmes et contraintes aux différents responsables. 

Ces difficultés, se résument essentiellement dans le fait que les cultivateurs peinent selon eux, à stocker leur production au niveau des chambres froides et aussi la « psychose » suscitée chez les agriculteurs, de tomber sous le coup de la loi contre la spéculation. À ce titre, un agriculteur de Bouira interpellera le directeur du Commerce de Bouira « Nous avons peur ! Nous voyons que du jour au lendemain, par mégarde ou méconnaissance de la loi, nous pouvons écoper de 5 à 10 ans de prison ferme, car nous avons stockés quelques kilogrammes de pomme de terre. Il faudrait que vos services fassent preuve de clémence et compréhension vis-à-vis des cultivateurs », a-t-il plaidé. 

Pour d’autres, le problème réside dans le fait que les chambres froides manquent cruellement, surtout quand la récolte est abondante. « Je vous le dis, des fois nous travaillons à perte et notre marchandise ne trouve pas preneur. Quand on frappe à la porte des propriétaires des chambres froides, ils refusent de prendre notre marchandise. Que faire ? Nous sommes dans l’expectative », dénoncera un cultivateur de Médéa. 

À ce propos, le DSA de Bouira, M. Zine Labidine Bendjabellah, a souligné que Bouira dispose d’une capacité de stockage de plus de 8000 m2 et que la superficie dédiée à la culture de la pomme de terre est de 860 hectares. 

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