Dans le cadre de sa participation aux travaux de la 4ᵉ édition du Forum international « Vers le Sud », organisé sous le thème « La stratégie européenne pour une nouvelle ère géopolitique, économique et socioculturelle en Méditerranée », les 16 et 17 mai 2025 à Sorrente (Italie), sous le patronage du gouvernement italien, le ministre d’État, ministre de l’Énergie et des Mines et des Énergies Renouvelables, M. Mohamed Arkab, a pris part ce vendredi à une session de haut niveau intitulée : « Le rôle central de la Méditerranée dans la transition énergétique mondiale : réalisations et stratégies ».
Ainsi, étaient présents à cette session le PDG de Sonatrach, M. Rachid Hachichi, le PDG de Sonelgaz, M. Mourad Adjal, ainsi que l’ambassadeur d’Algérie en Italie, accompagnés de plusieurs cadres du secteur.
Arkab expose la « feuille de route énrgétique » de l’Algérie
En effte, lors de cette réunion, le ministre a prononcé une allocution majeure exposant la vision algérienne pour une transition énergétique durable et le renforcement du partenariat euro-méditerranéen dans le domaine de l’énergie.
En préambule, M. Arkab a exprimé sa gratitude aux organisateurs pour leur invitation et leur hospitalité, saluant l’importance du Forum comme plateforme de concertation sur les défis géopolitiques actuels, leurs impacts économiques, le plan « Mattei » pour la coopération avec l’Afrique, ainsi que les enjeux de sécurité énergétique, alimentaire et climatique en Méditerranée.
Il a souligné que le monde traverse aujourd’hui des mutations profondes marquées par des tensions géopolitiques croissantes et une fragmentation de l’ordre économique traditionnel, ce qui nécessite une coopération régionale équitable, durable et solidaire, fondée sur un partenariat gagnant-gagnant.
La Méditerranée, de par ses ressources naturelles, humaines et sa position stratégique, est selon lui appelée à devenir un pôle majeur de transition énergétique et de développement durable. Il a plaidé pour un partenariat euro-méditerranéen efficace, basé sur le partage des bénéfices et des responsabilités.
Stratégie énergétique de l’Algérie : diversification et durabilité
Le ministre a détaillé les principaux axes de la stratégie énergétique nationale, articulés autour de :
- L’augmentation de la production de gaz naturel tout en réduisant l’empreinte carbone ;
- Le développement des énergies renouvelables, avec un objectif de 15 000 MW d’énergie solaire d’ici 2035, dont 3 200 MW déjà en cours de réalisation ;
- L’efficacité énergétique, via des programmes d’isolation thermique et d’optimisation de la consommation dans les secteurs résidentiel et industriel.
Il a également rappelé l’engagement de l’Algérie dans la lutte contre le changement climatique, notamment à travers la réduction des émissions de gaz à effet de serre (dont le méthane) et la promotion des carburants propres dans les transports maritime et aérien.
Hydrogène vert et interconnexions régionales
Sur la question de l’hydrogène vert, M. Arkab a affirmé que l’Algérie, grâce à sa position géographique, son infrastructure énergétique et son expertise technique, est bien placée pour jouer un rôle clé dans ce domaine. Il a cité le projet « SoutH2 Corridor », reliant l’Algérie à l’Europe, soutenu par une déclaration d’intention signée à Rome en janvier 2025.
Le ministre a également évoqué le projet « Medlink », visant à exporter jusqu’à 2 000 MW d’électricité verte vers l’Italie annuellement, ainsi que l’interconnexion électrique Nord-Sud de l’Algérie (budget : 3 milliards de dollars), destinée à accélérer le déploiement des énergies renouvelables et leur exportation vers l’Afrique.
Des discussions avancées sont en cours avec la Libye, l’Égypte et la Mauritanie pour interconnecter les réseaux électriques et favoriser une intégration régionale, préfigurant un marché électrique africain unifié.
Sécurité hydrique : priorité nationale
Concernant l’eau, M. Arkab a indiqué que l’Algérie a lancé une stratégie ambitieuse de dessalement d’eau de mer, avec six nouvelles usines portant la capacité à 3,7 millions de m³/jour, couvrant 42 % des besoins des villes côtières. D’ici 2030, six autres stations porteront cette capacité à 5,2 millions de m³/jour.
Soutien au plan Mattei et coopération algéro-italienne
En conclusion, le ministre a réaffirmé le soutien de l’Algérie au plan « Mattei », y voyant une opportunité stratégique pour renforcer la coopération énergétique en Méditerranée et élargir les partenariats avec l’Afrique.
« L’Algérie et l’Italie partagent une ambition commune : bâtir un partenariat énergétique et économique solide et inclusif. L’avenir énergétique de la Méditerranée dépend de notre capacité à construire une collaboration fondée sur des intérêts mutuels, la solidarité et une responsabilité collective », a-t-il déclaré.
Il a enfin réitéré la disponibilité de l’Algérie à soutenir toute initiative visant à renforcer la sécurité énergétique, promouvoir le développement durable et relever les défis climatiques, particulièrement en Afrique et dans le Sud méditerranéen.