Depuis maintenant quatre mois, les médecins résidents de la wilaya d’Oran sont en grève, réclamant des améliorations substantielles de leurs conditions de travail et une réforme globale du système de santé.
Ce mouvement de protestation, mené par le Collectif autonome des médecins résidents algériens (bureau d’Oran), a récemment fait l’objet d’une rencontre entre les représentants des grévistes et des acteurs locaux, dans l’espoir de trouver des solutions durables à leurs revendications.
Les médecins résidents, ont tenu à souligner que leur mouvement est apolitique et dénué de toute arrière-pensée personnelle. Leur objectif principal est d’améliorer les conditions de travail au sein du secteur de la santé, non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour l’ensemble des professionnels de la santé.
Leur lutte vise à garantir des services de qualité pour les citoyens, tout en assurant un environnement de travail décent pour les soignants.
Des revendications nationales et locales
Les revendications des médecins résidents se divisent en deux catégories : des demandes à caractère national et d’autres spécifiques à la wilaya d’Oran.
Au niveau national, les médecins réclament :
– Une révision de l’échelle des salaires, jugée insuffisante au regard des responsabilités et des heures de travail.
– Une révision des indemnités, notamment celles liées au COVID-19, au risque d’infection et aux gardes.
– Une extension de la durée du congé de maternité pour les médecins résidentes, actuellement limité à un mois, afin de l’aligner sur la durée légale de 14 semaines. Ils proposent également une compensation financière pour les deux mois supplémentaires à la fin de la période de résidence.
– Des solutions pour le logement des médecins résidents, notamment par la création d’une allocation spécifique ou la conclusion d’accords avec les ministères concernés pour fournir des hébergements adaptés.
Au niveau local, les revendications portent sur :
– Le paiement des indemnités de garde dépassant la limite légale.
– Le respect de la période de récupération après les gardes, souvent ignorée par certains responsables.
– L’accès à l’indemnité de garde et aux services sociaux pour tous les médecins résidents, quel que soit leur établissement d’affectation.
– La révision d’une décision spécifique à la wilaya d’Oran concernant le non-remboursement des médicaments prescrits par les médecins résidents dans certaines spécialités, une mesure qui ne s’applique nulle part ailleurs dans le pays.
Un appel au dialogue
Malgré la durée de la grève, les médecins résidents ont exprimé leur volonté de dialoguer avec les autorités compétentes, notamment le Ministère de la Santé et le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Ils espèrent que des canaux de communication directs seront ouverts pour discuter de leurs revendications et trouver des solutions mutuellement acceptables.
Une lueur d’espoir ?
Les médecins résidents ont annoncé leur intention de reprendre partiellement leurs activités dès la semaine prochaine, notamment en retournant aux bancs de formation et en assurant des consultations médicales. Cette décision, prise dans un esprit de responsabilité, vise à apaiser les tensions et à créer un climat propice au dialogue.
De leur côté, les autorités locales et nationales ont été appelées à prendre en compte ces revendications et à agir rapidement pour éviter une détérioration supplémentaire de la situation. Les médecins résidents espèrent que cette grève, qui dure depuis quatre mois, sera enfin l’élément déclencheur d’une réforme profonde et nécessaire du système de santé algérien.