Les pénuries s’accumulent en Tunisie. Après le sucre, la semoule et les légumineuses, la pénurie touche actuellement un produit des plus élémentaires : le pain.
En effet et selon plusieurs sources médiatiques locales, cet aliment de première nécessité a disparu des boulangeries et quand il est disponible, il est cédé sous le manteau et à des prix exorbitants. La cause : la pénurie de farine subventionnée.
Cette dernière, indique des médias locaux, fait l’objet de spéculations de la part de commerçants peu scrupuleux.
Une crise « provoquée »
Ainsi, le ministère du Commerce tunisien, a annoncé ce mercredi 16 août, avoir saisi 6528 tonnes de farine subventionnée et 8,45 tonnes de sel alimentaires lors d’un contrôle dans 15 minoteries du pays. Cette « prise », prouve selon les autorités tunisiennes que la crise du pain « a été provoquée ».
Le président tunisien M. Kaïs Saïed, a réagi hier, jeudi 17 août face à ce qu’il a qualifié de « complot » contre le peuple tunisien. « L’Etat va combattre de toutes ses forces les spéculateurs qui affament notre peuple. Toucher au pain, c’est toucher à la dignité du peuple tunisien », a affirmé le président Saïed.
Un syndicaliste arrêté pour « spéculation et blanchiment »
Dans la foulée de ces avertissements, le responsable d’une fédération de boulangeries tunisiennes a été arrêté pour des « soupçons de monopole et de spéculation avec des denrées alimentaires subventionnées et des soupçons de blanchiment d’argent », selon les médias tunisiens.
Selon plusieurs économistes consultés par l’agence AFP, cette « crise du pain » s’explique par une insuffisance d’approvisionnement du marché en farine subventionnée par l’Etat.
De leur côté, les boulangers tunisiens et après une grève prolongée depuis le 1er août, ont déclaré reprendre leur sit-in dès le lundi 21 août après une courte période de trêve pour discuter avec le gouvernement.
R.B/Agence